Coup d’œil sur le monde
Les méfaits du tabac
Au mois de janvier de cette année, une conférence a été organisée à Bruxelles par l’ASBL, association contre l’usage du tabac. Différentes remarques ont été faites, et des chiffres avancés. Par exemple, il a été dit qu’en Belgique “le tabac tue quatre fois plus que la route”, soit vraisemblablement 12 000 morts par an. Le Dr E. P. Polak, président de cette association, a exprimé son émotion et son inquiétude, disant que la nocivité du tabac est devenue certaine, d’une certitude aveuglante. On rappela le slogan inquiétant qui avait été lancé par l’Organisation mondiale de la santé, savoir : “Le tabac est un instrument de mort contre lequel la neutralité n’est pas possible.” Malgré ces avertissements, le tabagisme est de plus en plus précoce et effréné. Ainsi, des statistiques ont établi que la moitié des lycéens fument à l’âge de quinze ans. Toujours en Belgique, 4 500 personnes meurent chaque année du cancer du poumon, et le tabac n’est pas étranger à cette hécatombe.
Le tabac et les donneurs de sang
Actuellement, on s’inquiète beaucoup de diverses pollutions dont le danger n’est pas toujours immédiat. En revanche, on n’évoque pas assez la pollution qui est sans doute le problème No 1 de la santé : la pollution par l’oxyde de carbone. Les deux causes principales en sont la cigarette et l’automobile. Tel est l’avertissement lancé par le docteur Richard D. Stewart et son équipe de onze collaborateurs après avoir analysé le sang de 28 000 donneurs de sang américains. Selon eux, l’oxyde de carbone produit par la cigarette est en proportion le plus important. Ensuite viennent l’oxyde de carbone que dégage le moteur d’une automobile et celui qui pollue l’air dans une région industrielle. Cet oxyde de carbone est un facteur qui aggrave les maladies cardiaques. Cependant, étant donné qu’il se fixe sur l’hémoglobine du sang, cette pollution du sang est “contagieuse”. En effet, un donneur dont le sang est saturé en oxyde de carbone peut en transmettre une forte proportion à la personne à laquelle on transfusera son sang. Selon le New York Times, “l’oxyde de carbone est un des poisons connus les plus mortels. Le cœur et le cerveau sont les organes les plus vulnérables”.
En décembre dernier, au cours d’une réunion sur les dangers de l’oxyde de carbone, la Direction de la Protection sanitaire de la Commission des communautés européennes a souligné l’augmentation du taux sanguin d’oxyde de carbone due à la consommation de tabac. Pour quelqu’un qui fume vingt cigarettes par jour, cette augmentation est en moyenne seize fois supérieure à celle dont est responsable la pollution atmosphérique dans une grande ville, en l’occurrence Londres.
Babylone sera-t-elle reconstruite ?
Conformément à la prophétie biblique d’Ésaïe 13:19, 20, qui avait annoncé : “Babylone, la parure des royaumes, (...) ne sera jamais habitée, et elle ne résidera point de génération en génération”, cette ville est actuellement un monceau de ruines rarement visitées par les touristes. Dans ce site historique, quelques corneilles seulement viennent troubler de leurs cris le silence qui enveloppe les restes de la ville glorieuse. Le gouvernement irakien est décidé à reconstruire Babylone, afin de satisfaire les touristes actuellement trop déçus. En effet, il n’y a rien à voir en réalité. Les Irakiens ont lancé un appel à l’étranger pour financer les travaux. Mais ils ne semblent pas avoir été entendus. Toutefois, le gouvernement compte aller de l’avant par ses propres moyens. M. Tarik al-Naim, directeur-adjoint des antiquités et archéologue, déclara : “Si nous travaillons dur, nous pourrons restaurer la majeure partie de Babylone en cinq ans.” Les Irakiens auront-ils plus de succès qu’Alexandre le Grand ?
Le gaspillage des médicaments
Tel est le titre d’un article paru dans Le Monde du 28 février 1974 rapportant les remarques, parfois accusatrices, du haut comité médical de la Sécurité sociale. Selon cet article, les médicaments coûtent cher et leur gaspillage est considérable. “Les dépenses de pharmacie, qui augmentent de manière continue (14 pour cent par an), représentent 20 pour cent du montant global de l’assurance-maladie, et se sont élevés — en 1971 — à 5 368 430 000 francs [français] pour le seul régime général.” Toujours selon cet article, on estime à 30 ou 40 pour cent des quantités achetées le nombre des produits qui sont détruits après un séjour plus ou moins long dans les armoires familiales. Dans son long rapport, le haut comité médical de la Sécurité sociale parle des “essais cliniques” dont il “souligne sinon le scandale du moins les errements actuels et le fait qu’ils coûtent indûment des sommes considérables aux hôpitaux publics, où ils sont pratiqués ‘dans une relative clandestinité’”. Ce rapport critique aussi les supports d’informations publicitaires qui “donnent une fausse sécurité par les erreurs grossières que l’on y relève : posologie fantaisiste, affirmations avancées sans contrôle ou contre-indications mal signalées”. En outre, il déplore la part de la publicité dans la presse médicale (80 pour cent du financement des 350 revues spécialisées).
Des prêtres en grève ?
Ces derniers mois, l’Éthiopie était en proie à des idées contestataires confuses et à la grève. Dans ce pays, où l’Église est le symbole suprême de l’ordre, même des prêtres contestataires se sont manifestés. Cinq cents prêtres, appartenant aux services du patriarcat et à ceux de l’imprimerie de l’Église copte, ont adressé à l’abuna Teovoflos (chef de l’Église éthiopienne) une pétition pour demander “des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail”. Ils ont encore déclaré : “Si l’abuna ne nous donne pas satisfaction, nous irons voir le premier ministre. Si celui-ci refuse à son tour de nous écouter, nous nous mettrons en grève.”
La décadence de l’intérieur
Une lettre d’un prêtre italien largement diffusée accusait le pape Paul de négliger les pauvres gens de son propre diocèse. Ce prêtre affirmait que le nombre des véritables croyants est très faible et que la Rome catholique était devenue une “école de la violence”. Dans cette ville, 2 pour cent des femmes sont des prostituées et la drogue est “le refuge des faibles”. Ces derniers temps, de nombreuses nouvelles religieuses parues dans les journaux italiens étaient très critiques. Le Corriere della Sera portait ce titre : “Comment se manifeste la dissension parmi le clergé milanais. Une centaine de prêtres protestent.” L’Europeo rapportait l’apostasie très franche du théologien bien connu Ambrogio Valsecchi. Quant au journal Il Mezzogiorno, il publia la protestation d’un prêtre d’Avezzano contre la somptueuse cérémonie d’installation de son nouvel évêque à laquelle il y eut une garde d’honneur. Il parlait de cet étalage de richesses comme du “péché d’une Église dont le seul souci est sa survie et son prestige aux yeux des ‘grands’”. Il critiquait la “prostitution du message évangélique”, disant : “Nous avons cessé d’être chrétiens, et nous ne l’avons peut-être jamais été.”
La criminalité dans les pays de l’Est
De récents rapports venant de Chine et de Russie indiquent que le monde occidental n’est pas seul à être touché par le problème de la criminalité. Le journal Zarya Vostoka, de l’État russe de Géorgie, parle officiellement de corruption, de vols, de pots-de-vin et d’ivrognerie. Un homme est même devenu millionnaire grâce au marché noir. Le journal Jenmin Jih Pao, du parti communiste de Pékin, félicitait les patrouilles qui, dans les rues, prennent l’initiative de s’attaquer aux ennemis des classes “dans toute la ville, nuit et jour”. Une campagne d’affiches soutient cette lutte contre le “banditisme” parmi la jeunesse qui fait hésiter certains à sortir seul la nuit. Il est question de toutes sortes de crimes, du plus petit larcin au meurtre.
Le nombre des prêtres diminue
Les dernières statistiques parues dans un annuaire révèlent qu’en 1971, dans le monde entier, 3 659 prêtres catholiques ont abandonné le sacerdoce. Si, cette année-là, 7 180 hommes ont été ordonnés prêtres, au total 8 100 prêtres sont morts ou ont renoncé à la prêtrise. Les chiffres donnés par l’Église indiquent encore qu’en 1971 sur 155 513 séminaristes, 19 737 ont abandonné leurs études. Selon L’Osservatore Romano, journal du Vatican, au Brésil, pays catholique, il n’y a que 621 prêtres pour s’occuper des sept millions de gens qui vivent dans la région amazonienne. Le journal de Barcelone El Noticiero Universal rapporte qu’au cours des dix dernières années le nombre des ordinations a diminué de 60 pour cent en Espagne. Il n’y en a eu que 289 en 1972-1973.
Des mercenaires de la religion
En 1973, l’État du New Jersey a dépensé environ 300 000 dollars (1 500 000 francs français) pour les services religieux dans diverses Églises d’État. Quelque vingt ecclésiastiques figurent sur la feuille de paie de cet État avec des salaires annuels allant de 10 000 à 14 000 dollars (50 000 à 70 000 francs français). Une prière d’ouverture à une session de l’assemblée du New Jersey coûte 50 dollars aux contribuables, et les prières d’ouverture au Sénat leur en coûtent 100. Dans une école des États-Unis, un ecclésiastique a refusé de conduire les services religieux pour des enfants très retardés si ses honoraires pour chaque visite ne passaient pas de 10 à 25 dollars. L’attitude de tels mercenaires offre un grand contraste avec celle de Jésus, qui déclara : “Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.” — Mat. 10:8.
Prisonniers “croyants”
En Irlande, la direction des prisons rapporte que la moitié des détenus assistent aux offices religieux du dimanche. Cet indice de fréquentation est de loin supérieur à celui de la plupart des églises dans le monde. Mais on peut soulever cette question : Pourquoi leur religion ne les a-t-elle pas empêchés d’aller en prison ?