L’unité familiale du passé — une promesse pour l’avenir
“ En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception de personne, mais qu’en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable. ” — Actes 10:34, 35.
1, 2. a) Quelle situation régnant dans la chrétienté a fait de son adoration de Dieu une chose inefficace et vaine ? b) Quelle condition identique subsiste chez les païens, toutefois quel dessein de Dieu s’accomplira certainement ?
QUICONQUE se conforme fidèlement aux justes exigences de Jéhovah ne saurait éprouver au sein du peuple de Dieu un sentiment d’infériorité ou penser ne pas être à sa place. Les principes d’équité et d’impartialité régnant dans l’assemblée chrétienne avaient été établis par Jésus-Christ avant que le premier groupe de témoins de Jéhovah commençât son activité, ce qui fut le cas immédiatement après l’effusion de la force active de Dieu sur les cent vingt disciples assemblés à la Pentecôte de l’an 33, à Jérusalem. Sous ce rapport comme sous bien d’autres, les peuples de la chrétienté ont fait de l’adoration de Dieu une chose vaine en créant une classe particulière d’ecclésiastiques instruits qui réclament une position élevée dans l’organisation, qui élèvent, par l’exemple qu’ils donnent, d’autres personnes influentes et abaissent la majorité, de sorte que de nombreux hommes sincères ont l’impression d’être indésirables.
2 Cette situation ne se limite pas à la chrétienté. Dans le monde entier des barrières ont été érigées dont certains pensent qu’elles désuniront l’humanité pour toujours. Une famille est placée au-dessus d’une autre famille, un groupement au-dessus d’un autre ; les classes sont divisées en sous-classes et au sein de certaines nations des castes ont été formées qui déterminent d’une manière fataliste les relations d’un homme et règlent sa vie dès sa naissance. Comment remédier à cette situation ? demanderez-vous. Il est évident qu’on ne peut en espérer aucune amélioration au cours de notre génération ! “ Ne vous y trompez pas : Dieu ne se laisse point ridiculiser. ” (Gal. 6:7, NW). Le dessein de Jéhovah de créer dans le monde entier l’unité et la concorde dans les relations familiales se réalisera certainement, et ceux qui se reposent sur l’accomplissement de son dessein insistent fort pour que l’impartialité et l’égalité en toutes choses, telles qu’elles existent déjà dans ses véritables assemblées modernes, soient sauvegardées comme aux premiers jours de son peuple.
UNE ANCIENNE DISPOSITION PERMET DE RECONNAÎTRE LE DESSEIN DE DIEU
3. Quel vaste dessein de Dieu fut révélé par la faculté de procréation conférée à Adam ?
3 En Éden, Adam et Ève avaient la perspective de fonder une famille qui, un jour, remplirait la terre entière. La faculté de procréer conférée par Jéhovah, leur Père magnanime, prouvait en effet que l’unité devait régner parmi tous les membres de cette grande famille humaine. Car ce premier homme ne pouvait-il pas dire en vérité que toute chair formée sur terre à l’image et à la ressemblance de son grand Dieu et Père sortirait de son propre corps ? Son épouse et partenaire dans ce vaste projet de procréation n’avait-elle pas été formée d’une de ses côtes, de sorte qu’elle était l’os de ses os et chair de sa chair ? Et de cette union, autorisée par Jéhovah Dieu pour eux et leurs descendants, de ces premiers parents donc devaient naître des centaines, des milliers, des millions même de leur espèce qui tous seraient apparentés, tous étant enfants d’Adam et fils de Dieu. — Gen. 1:28.
4. Quelle fut la conséquence du dédain d’Adam pour le dessein de Dieu ? Comment Caïn aggrava-t-il la situation ?
4 Quelle tragédie qu’Adam, avant qu’ait pu naître son premier bébé mignon en l’honneur du Créateur, rejetât volontairement son droit légal à l’héritage de la vie éternelle offerte par Dieu et fût littéralement exclu de la grande organisation familiale de Dieu ! Et combien le dessein de Jéhovah fut tourné en ridicule, lorsque le premier fils d’Adam, qu’il conçut dans son amertume, fut appelé ambitieusement Caïn par sa mère qui, pleine d’espoir, dit : “ J’ai acquis un homme de par Yahvé (avec le secours de Jéhovah, Cr 1905). ” (Gen. 4:1, Jé). Mais il se montra véritablement un fils de son père charnel lorsque, après avoir accompli un acte d’adoration impropre, il se leva et brisa brutalement ce qui subsistait de l’unité de la famille d’Adam en assassinant odieusement son propre frère. “ Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, et que celles de son frère étaient justes. ” — I Jean 3:12.
5. Comment le dessein de Dieu de peupler la terre par des familles se manifesta-t-il ensuite ?
5 Quelque mille cinq cent vingt-six ans plus tard, au temps de Noé, Dieu fit clairement connaître que son dessein de peupler la terre devait toujours s’accomplir grâce à l’institution de la famille. Le récit divin est ainsi conçu : “ Voici la postérité des fils de Noé, Sem, Cham et Japhet. Il leur naquit des fils après le déluge. C’est par eux qu’ont été peuplées les îles des nations selon leurs terres, selon la langue de chacun, selon leurs familles, selon leurs nations. ” (Gen. 10:1, 5). L’ordre de procréer, donné à nouveau à Noé, dans un sens symbolique, se réalisa d’une manière figurée par les soixante-dix familles mentionnées dans ce dixième chapitre de la Genèse, lesquelles furent organisées en une société patriarcale. Huit cent cinquante-sept années après, ce point fut derechef mis en évidence par le fait que Jéhovah organisa les descendants du chef de famille Abraham en une nation, les divisa en tribus et les fit enregistrer “ d’après leurs familles, selon la maison de leurs pères ”. (Nomb. 1:18, Ostervald.) Oui, les relations familiales ont sans contredit été créées par Dieu, qui a déversé ses riches bénédictions sur ceux qui reconnaissent ses dispositions en faveur de ce puissant lien et les apprécient à leur juste valeur. Le psalmiste l’exprime en ces termes : “ Il relève l’indigent et le délivre de la misère, il multiplie les familles comme des troupeaux. ” — Ps. 107:41.
6. Comment peut-on montrer que Dieu n’a pas institué un système de castes familiales ?
6 Mais, objectera quelqu’un, cela ne prouve-t-il pas la validité d’une société divisée en castes, c’est-à-dire que Dieu autorisa non seulement le système des castes familiales mais l’institua en fait dans les cas mentionnés ci-dessus ? Pareille division ne susciterait-elle pas la désunion, ne créerait-elle pas finalement des distinctions de classe ayant pour conséquence qu’une famille, grâce à une supériorité reconnue ou acquise par la force, fût élevée au-dessus d’une autre ? Non, répond l’apôtre Paul, qui était bien versé dans l’histoire des relations de Dieu avec son peuple. Lorsqu’il se trouvait à l’Aréopage parmi les Athéniens et devant une nombreuse assistance de visiteurs étrangers, il fit, avec tact mais vigueur, la déclaration suivante en faveur de l’égalité des classes : “ (Dieu) a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure ; il a voulu qu’ils cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de le trouver en tâtonnant. ” (Actes 17:26, 27). Paul n’établit pas un nouveau principe sous ce rapport, car environ quatorze ans auparavant Pierre, en reconnaissant le premier chrétien incirconcis issu des païens et que Dieu acceptait, dit : “ En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception de personne, mais que dans chaque nation l’homme qui le craint et pratique la justice lui est agréable. ” (Actes 10:34, 35, NW). Pierre, qui était Juif selon la chair, répéta ainsi, inspiré par la force active de Dieu, ce que Moïse lui-même, en sa qualité de médiateur de Dieu pour la nation juive, avait rappelé aux Juifs au début de leur histoire : “ Car Jéhovah, votre Dieu, est le Dieu des dieux... qui ne fait point acception des personnes et qui ne reçoit point de présent. ” (Deut. 10:17, Cr 1905). Lorsque le fidèle roi Josaphat établit des juges sur la nation, il les avertit en ces termes : “ Prenez garde à ce que vous ferez, car ce n’est pas pour les hommes que vous rendrez des jugements, c’est pour Jéhovah, qui sera avec vous quand vous les rendrez... veillez sur vos actes, car il n’y a chez Jéhovah, notre Dieu ni iniquité, ni acception des personnes, ni acception de présents. ” (II Chron. 19:6, 7, Cr 1905). Quelle que soit la façon dont Jéhovah réalisera son dessein, nous voyons clairement que les principes d’équité et d’égalité qu’il a établis dès le début de ses rapports avec l’humanité, et qui ont été immuablement couchés par écrit en tant que portion de ses saintes sentences, ne lui permettent pas de favoriser des particuliers par suite de relations familiales, ni ne l’autorisent à donner la préférence à une certaine élite de groupes de familles. La désunion et les distinctions de classe dont souffre actuellement le monde ne découlent pas des dispositions prises par Jéhovah envers l’humanité, mais sont les conséquences de certains efforts conjugués, dirigés contre la volonté et le dessein de Dieu.
7. Comment les nombreuses unités de familles créées par Noé seraient-elles capables de préserver l’unité ? Comment cette unité serait-elle compromise ?
7 La véracité de cette conclusion ressort du récit de la résistance opposée, après le déluge, aux dispositions divines touchant la société patriarcale. Comme nous l’avons déjà dit, Dieu avait pris, par Noé, des mesures pour peupler la terre dans un sens symbolique par les soixante-dix chefs de familles, les descendants de Noé. En tant qu’organisateur perspicace, Noé connaissait les pièges dans lesquels l’homme imparfait et ambitieux pouvait tomber, aussi se refusa-t-il à placer une famille au-dessus d’une autre ou à permettre que quelqu’un, lui-même y compris, devienne roi et domine sur ses frères. L’homme, il le savait, n’avait pas besoin d’autre puissance unificatrice que de reconnaître Jéhovah comme Souverain suprême et d’accepter sa loi comme juste règle d’action. Il montra par sa sage manière d’agir qu’en se tenant fermement à ces principes, les nombreux peuples et familles qui devaient tout naturellement se développer à partir de ce début seraient à même de vivre dans la paix et l’unité sur toute la surface de la terre. Le même tableau nous montre que toute élévation arbitraire d’une classe quelconque briserait cette harmonieuse société. Quels événements ultérieurs devaient prouver la véracité de ce qui vient d’être dit ? Noé vécut assez longtemps pour être témoin d’une tentative faite dans cette direction.
LES PROJETS RELATIFS À UNE “ RACE DE MAÎTRES ” PROVOQUENT LA RUINE
8. Quels furent les premiers efforts organisés tendant à établir un système de castes ? À quoi aboutirent-ils ?
8 De la lignée de Cham, son cadet, naquit un autre parvenu qui, comme Caïn, ambitionnait une position éminente. Le fameux Nimrod, dont le nom est encore aujourd’hui lié à la destruction sans frein d’animaux, voulait, pour défier Jéhovah, réaliser tout seul son projet de construction d’un monde. Au lieu de s’en tenir au principe de l’unité de la famille, établi et reconnu à cette époque, ainsi qu’au programme de migration des familles jusqu’aux extrémités de la terre, programme établi par Noé sous la direction de Dieu, il se mit à travailler dans une direction opposée et à réaliser d’autres buts. La réalisation de son programme visant à exalter un gouvernement humain centralisé et à soumettre le peuple par la violence prit évidemment de l’ampleur, car de ses adeptes il est écrit : “ Ils dirent encore : Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. ” Pour montrer que ce n’était pas dans ce dessein qu’il avait fait diviser les hommes en familles, et dévoiler qu’il désapprouvait une telle attitude relative à la “ supériorité d’une classe ”, Jéhovah réalisa son propre projet en confondant tout simplement leur langage. “ C’est ainsi que Jéhovah les dispersa de là sur la face de toute la terre, et ils cessèrent de bâtir la ville. ” (Gen. 11:4, Seg., 8, Cr 1905). Une défaite ignominieuse mit fin aux premiers efforts organisés de l’homme tendant à établir, au défi de Jéhovah, un système fondé sur une “ caste ” supérieure.
9. Quels efforts semblables la première puissance mondiale fit-elle ? Quel en fut le résultat ?
9 Cela ne devait pas être la dernière tentative des hommes. Ce qu’ils apprirent de cette amère leçon ne suffit pas à empêcher une autre nation de faire des efforts encore plus grands et plus violents pour devenir une “ race de maîtres ”. Poussée par l’obstination héritée d’Adam et par l’insatiable désir de dominer ses frères, l’Égypte, la première puissance mondiale, se fit le champion de la “ supériorité raciale ”. Craignant que les Israélites, dont ils avaient fait des esclaves, ne se multiplient et ne se tournent contre eux en temps de guerre, ils dressèrent et mirent à exécution un plan visant à exterminer les Israélites en tant que nation. “ Alors Pharaon donna cet ordre à tout son peuple : Vous jetterez dans le fleuve tout garçon qui naîtra, et vous laisserez vivre toutes les filles. ” (Ex. 1:22). Les Égyptiens concluaient qu’en exterminant les descendants mâles, les filles des Israélites seraient obligées d’épouser des Égyptiens, entraînant ainsi, peu à peu, la disparition de la race et écartant le danger d’être renversés par les Israélites. Mais ils comptaient sans la puissance et le dessein de Jéhovah ou sans la foi inébranlable des Israélites eux-mêmes. Jéhovah entendit le cri de son peuple et lui suscita un libérateur ; par la force de son bras il le conduisit hors du pays à la vue de toute l’Égypte et brisa la puissance du premier empire mondial. Le programme de l’Égypte relatif à une “ race de maîtres ” provoqua sa ruine parce que Dieu l’avait condamnée dans une nouvelle et incontestable manifestation de son attitude relative à la question de la supériorité d’une classe ou d’une race.
10. Quel programme moderne d’une “ race de maîtres ” suivit le même exemple ?
10 À notre époque Jéhovah Dieu a également démontré qu’il était contre ceux qui voulaient se faire passer pour une “ race de maîtres ”. Des pages de l’histoire moderne découle le même esprit d’intolérance et la même manie des grandeurs en la personne d’un Hitler et de ses efforts visant au génocide. Les faits prouvent incontestablement qu’il haïssait le peuple élu de Dieu de notre temps, les témoins de Jéhovah. Et pour avoir été jadis le peuple choisi de Dieu, les Juifs ont toujours servi de cible aux attaques de Satan et de ses dupes. Il n’est donc pas étonnant qu’eux aussi éprouvèrent cette main de fer oppressive et que dans les pays dominés par les nazis ils furent presque exterminés. Mais, après avoir maltraité les fidèles témoins de Jéhovah et violemment combattu le message du Royaume, ce dément et sa “ race de maîtres ” furent abattus. Puissent ces faits servir d’avertissement à tous les “ esprits dominateurs ” !
11. Pour quelles raisons ne peut-on pas dire qu’en élevant Israël Jéhovah a favorisé la supériorité d’une race ?
11 Quelqu’un pourrait à nouveau faire une objection. En établissant les Israélites comme son peuple choisi et en l’élevant au-dessus de tous les autres, Jéhovah ne démontra-t-il pas lui-même qu’il ne s’opposait pas à ce principe ? Ne pourrait-on pas dire que Jéhovah a favorisé la supériorité d’une race en connexion avec la nation juive ? Nous nous tournons une fois de plus vers les sentences divines qui répondent par un non catégorique ! Jéhovah n’induisit pas les Israélites en erreur quant à la raison qui l’incita à les choisir : “ Jéhovah, ton Dieu, t’a choisi pour être son peuple particulier parmi tous les peuples qui sont sur la face de la terre. Si Jéhovah s’est attaché à vous et vous a choisis, ce n’est pas que vous surpassiez en nombre tous les peuples, car vous êtes le plus petit de tous. Mais, parce que Jéhovah vous aime et parce qu’il a voulu tenir le serment qu’il avait fait à vos pères, Jéhovah vous a fait sortir par sa main puissante et vous a rachetés de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d’Égypte. ” (Deut. 7:6-8, Cr 1905). La supériorité de cette nation dépendait sans contredit de ce qu’elle était et restait un peuple destiné à exalter le nom de Jéhovah, car le psalmiste dit : “ Mais il les sauva à cause de son nom, pour manifester sa puissance. ” — Ps. 106:8.
12. Pourquoi Dieu ne garderait-il pas immuablement la nation d’Israël en tant que peuple en raison de l’amitié qui le liait à Abraham ?
12 Dieu dit, il est vrai, qu’il voulait tenir le serment qu’il avait fait à leurs pères. Ce qui se produisit dans le désert la deuxième année après leur sortie d’Égypte prouve qu’il ne s’engagea pas à garder invariablement toute la nation comme son peuple. Après que dix des douze espions envoyés pour explorer le pays de Canaan eurent fait un rapport défavorable, inspiré par la crainte, Jéhovah s’irrita contre cette nation à cause de son manque de foi. “ Et Jéhovah dit à Moïse : Jusques à quand ce peuple me méprisera-t-il ? jusques à quand ne croira-t-il pas en moi, malgré tous les prodiges que j’ai faits au milieu de lui ? Je le frapperai par la peste et je le détruirai (je le déposséderai, Jé), et je ferai de toi une nation plus grande et plus puissante que lui. ” (Nomb. 14:11, 12, Cr 1905). Des siècles plus tard Jean-Baptiste rendit témoignage de ces choses en condamnant certains descendants naturels d’Abraham : “ Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham. ” (Luc 3:7, 8). Cela montre clairement que Jéhovah ne s’intéressait pas à un peuple simplement par égard pour ce peuple ou à cause d’une prétendue “ supériorité ” que lui conférait sa position auprès de lui. Il ne créa pas non plus une “ race de maîtres ” qui, en considération de l’amitié de Dieu pour Abraham, leur ancêtre, pouvait prétendre occuper à tout jamais une position privilégiée. Jéhovah Dieu ne modifie jamais ses justes principes et s’en est toujours droitement tenu à l’attitude qu’il avait adoptée en Éden.
L’ISRAËL TYPIQUE — UNE FAMILLE UNIE
13. Comment Jéhovah fit-il ressortir que la prêtrise ne constituait pas une caste particulière ?
13 Il n’est donc pas surprenant de constater que dans l’organisation d’Israël régie par la loi il n’y avait point de place pour les distinctions de classe. Jéhovah ne créa pas non plus un système de castes lorsqu’il institua la prêtrise en tant que corps d’officiants et comme un moyen pour les Israélites de s’approcher de Dieu. Jéhovah faisait constamment ressortir la condition pécheresse des Juifs, il était nécessaire de prendre des dispositions leur permettant d’avoir accès auprès de Jéhovah par l’adoration. Les prêtres consacrés et sanctifiés pour ce service pouvaient créer ce moyen d’approche par les divers sacrifices et les oblations prescrits selon les termes de l’alliance de la loi. Mais bien que les prêtres reçussent ce privilège particulier, Jéhovah continua d’insister sur le fait qu’il était le Dieu de tout Israël. “ En ce temps-là, dit Jéhovah, je serai le Dieu de toutes les familles d’Israël, et ils seront mon peuple. ” — Jér. 31:1, Cr 1905.
14. Comment la tribu de Lévi obtint-elle sa position de faveur ?
14 Du reste, ce ne sont pas les Lévites qui, à l’origine, furent choisis par Dieu. Lorsque l’ange de Jéhovah parcourut le pays d’Égypte et frappa tous les premiers-nés des Égyptiens, les premiers-nés de toutes les familles d’Israël furent sanctifiés par Jéhovah et devinrent sa propriété en raison du fait qu’ils furent laissés en vie. Ainsi toutes les familles étaient également représentées comme lui appartenant. Selon la coutume qui existait dans l’Antiquité, les fils aînés auraient de toute façon, avec le temps, servi en qualité de prêtres. Mais quand Jéhovah, en vertu de son droit d’agir indépendamment, établit sa prêtrise nationale, il choisit les Lévites à leur place. “ Jéhovah parla à Moïse, en disant : J’ai pris les Lévites du milieu des enfants d’Israël, à la place de tout premier-né qui ouvre le sein de sa mère parmi les enfants d’Israël, et les Lévites sont à moi. Car tout premier-né est à moi ; le jour où j’ai frappé tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, je me suis consacré tout premier-né en Israël, tant des hommes que des animaux : ils sont à moi. Je suis Jéhovah. ” (Nomb. 3:11-13, Cr 1905 ; voyez aussi les Nb 3 versets 44-51). C’est ce qui explique pourquoi Jéhovah, en instituant l’alliance de la loi, dit à toutes les familles d’Israël : “ Maintenant si vous écoutez ma voix et si vous gardez mon alliance, vous serez mon peuple particulier parmi tous les peuples, car toute la terre est à moi ; mais vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte. ” (Ex. 19:5, 6, Cr 1905). Il est donc évident que Jéhovah n’établit pas avec les Lévites une prêtrise jouissant d’une position particulièrement élevée ni ne créa une distinction de classe.
15. a) Qu’est-ce qui montre que les familles israélites n’ont pas été l’objet d’une distinction injustifiée ? b) Comment a-t-on prévenu la discrimination ?
15 Le fait que le mariage entre membres de diverses tribus était autorisé, sauf dans les cas où cela aurait entraîné, par un héritage, le transfert de terres à une autre tribu, prouve que les familles en Israël ne furent pas mises en évidence de façon particulière (Nomb. 27:5-11 ; 36:1-12). Bien que le mariage avec des étrangers fût défendu, il était cependant permis, dans certaines circonstances, d’épouser même une prisonnière de guerre (Deut. 21:10-13). Rappelons-nous que Rahab, une ancêtre du Christ, fut la bienvenue dans la tribu de Juda en raison de son mariage avec Salmon ; il en fut de même de Ruth qui devint la femme de Boaz (Mat. 1:2-5 ; Jos. 6:23, 25 ; Ruth 4:10, 13). Au sujet du mariage il est aussi intéressant de constater qu’il était permis à un homme, même serviteur, d’épouser la fille de son maître (I Chron. 2:34, 35). Il apparaît donc que les serviteurs occupaient une position très avantageuse en Israël. L’esclavage était toléré, il est vrai, mais Jéhovah ne déclara-t-il pas clairement que la nation d’Israël tout entière était son esclave ? (Lév. 25:55.) On ne tolérait cependant pas qu’un fils naturel d’Abraham fût vendu à ses frères pour rester esclave involontaire à perpétuité (Ex. 21:2-8 ; Lév. 25:39-55 ; Deut. 15:12-18). De plus, les serviteurs ne devaient en aucun cas être opprimés, mais devaient être traités avec égards. S’ils subissaient des torts de la part de leurs maîtres, ces torts devaient être reconnus et punis comme tels, ou il fallait y remédier, les sanctions à prendre pouvant aller jusqu’à la libération du serviteur lorsqu’il s’agissait de la perte d’un œil ou d’une dent (Ex. 21:20, 21, 26, 27, 32). Les salaires ne devaient pas être retenus, ils devaient toujours être payés promptement (Lév. 19:13 ; Deut. 24:14, 15). Bien qu’apparussent certaines classes en Israël, la loi ne tolérait pas qu’un groupe ou des particuliers fussent traités différemment à cause de leur condition sociale. Seuls les ennemis de la nation furent frappés d’ostracisme. — Deut. 7:1-3.
16. Qu’illustre le fait que la même loi fut donnée aux indigènes et aux étrangers ?
16 Ici se manifeste cependant à nouveau la miséricorde de Dieu. Bien que l’ordre eût été donné d’exterminer toutes les personnes séjournant illégalement dans le pays donné en héritage aux Israélites, Jéhovah prit des dispositions pour les étrangers bien intentionnés envers les Juifs. S’ils étaient prêts à se laisser circoncire et à observer toutes les lois d’Israël, on les acceptait comme membres de la nation et ils recevaient, de même que les Juifs indigènes, les bienfaits de Dieu (Nomb. 15:14-16). La nation d’Israël offre donc à tous points de vue une belle illustration de l’unité telle qu’elle existe aujourd’hui dans les groupes du peuple de Jéhovah, la même loi pour les indigènes et les étrangers en Israël représentant bien l’ensemble des conseils théocratiques destinés également au “ petit troupeau ” des oints et aux “ autres brebis ” qui forment “ un seul troupeau ” et vivent ensemble comme une famille libre de toute division.