Regard sur l’actualité
UNE CURIOSITÉ ONÉREUSE
● Il y a un peu plus d’un an s’est achevé le programme spatial Apollo, avec ses six vols de vaisseaux spatiaux habités en direction de la Lune. Il a coûté vingt-quatre milliards de dollars (120 milliards de francs français). Mais quel enseignement l’humanité en a-t-elle retiré ?
Les savants ont appris que de nombreuses théories étaient fausses, et surtout que la composition chimique de la Lune est très différente de celle de la Terre. Mais il reste toujours cette question importante à laquelle on espérait que le programme apporterait une solution : Par quel processus la Lune a-t-elle pris forme ? Étant donné que les découvertes ne s’accordent pas avec les nombreuses idées avancées, un rapport publié dans le “Wall Street Journal” a résumé les choses avec humour, disant : “La Lune ne se trouve pas là où elle est censée être, — ou, si elle s’y trouve, elle est faite de mauvais matériaux.” — 25 mars 1974.
La semaine même où cette déclaration a été faite, Robert McNamara, président de la Banque mondiale, a attiré l’attention sur une autre question digne d’intérêt. Citant ses paroles, on dit que sur les deux milliards de personnes vivant dans une centaine de pays “en voie de développement”, “800 000 000 ont, en termes américains, 30 cents (1fr. 50) par jour pour vivre, et les gens ont à peine de quoi se maintenir en vie”. — “New York Post”, 27 mars 1974.
La curiosité des savants a permis de faire des découvertes utiles. Mais en comparant les choses de première importance et la situation mondiale, n’est-on pas en droit de se demander si l’humanité devrait s’offrir aujourd’hui le luxe d’une curiosité aussi coûteuse ? La Bible dit avec raison : “La sagesse de ce monde est une folie devant Dieu.” — I Cor. 3:19, Segond.
NOUVEAU MODÈLE POUR LA LIBÉRATION DES FEMMES ?
● À en croire un document papal récent, “Marialis Cultus”, le mouvement de ‘libération de la femme’ aurait un modèle et un soutien nouveaux. Qui est le modèle ? Marie, la mère vierge de Jésus. L’“exhortation apostolique” décrit Marie comme une femme énergique, dont l’exemple sanctionne les “forces libératrices” actuellement en action dans la société moderne.
Marie, la mère de Jésus, n’était certainement pas une personne timide, arriérée ou renfermée (voir Luc 1:46-55 ; 2:41-49 ; Jean 2:1-5). Cependant, elle suivait sans aucun doute l’exhortation de l’apôtre Pierre qui encouragea les femmes à être ‘soumises à leurs maris’ et à se parer d’“un esprit calme et doux, qui est d’une grande valeur aux yeux de Dieu”. (I Pierre 3:1-4.) Affirmeriez-vous que c’est là la manière de voir des féministes de notre temps ?
PRÉPARATIFS EN VUE DE L’ANNÉE SAINTE
● Le pape Paul VI a proclamé 1975 “année sainte”. La ville de Rome se prépare déjà en vue de recevoir les six millions de pèlerins attendus.
Sous le titre “Une pluie de milliards de lires au cours de l’année sainte”, le journal italien “Corriere della Sera” prédit un afflux de 600 à 700 milliards de lires (4 500 000 000 à 5 500 000 000 de francs français) grâce aux pèlerins étrangers et italiens qui visiteront Rome. Une question est maintenant débattue : Qui participera à ces profits ? D’après ce journal, une petite “guerre des sanctuaires” aurait déjà éclaté, parce que beaucoup de sanctuaires désirent accorder les indulgences spéciales aux pèlerins de l’année sainte. Finalement, la Conférence épiscopale italienne a accordé l’autorisation d’octroyer ces indulgences à quatre sanctuaires seulement en dehors de Rome (Lorette, Pompéi, Assise et Padoue).
Les propriétaires d’hôtels, les petits commerçants et les restaurateurs ont tous des chances de tirer profit de l’année sainte, mais même parmi eux le mécontentement règne. Pourquoi ? Le “Corriere della Sera” estime que les institutions, faisant office d’hôtels, hébergeront la moitié des visiteurs et absorberont environ le dixième des milliards de lires qui seront dépensés. Les petits commerçants qui vendent des articles religieux — chapelets, médailles, madones, christs, et saints — se heurteront aussi à la concurrence de l’Église. Un commerçant en vue s’est plaint ainsi : “Ils nous prennent le pain de la bouche (...). Il n’y a pas de chapelle, pas de maison religieuse ni d’église qui n’ait des chambres à louer, des échoppes pleines d’articles et de souvenirs. Ils peuvent vendre tout moins cher (...), car ils n’ont pas les frais que nous avons : loyer, impôts, salaires des employés et assurances.”
C’est pourquoi l’annonce par le pape d’une “année sainte”, en 1975, implique manifestement plus que l’édification spirituelle de millions de pèlerins attendus à Rome. Cela nous rappelle la situation dans laquelle se trouvait une autre “ville sainte”, il y a dix-neuf siècles. Dans le temple de Jérusalem, Jésus vit des hommes qui vendaient des colombes et qui échangeaient de l’argent (pour faire un bénéfice). Lisez ce qu’il a dit au sujet de leurs pratiques dans Matthieu 21:12, 13. La marchandise est peut-être différente aujourd’hui, mais la situation est la même.