La persécution permise par Jéhovah — Pourquoi ?
“Jéhovah sait délivrer de l’épreuve les gens au pieux dévouement, mais réserver les injustes pour le jour du jugement pour être retranchés.” — II Pierre 2:9.
1, 2. À quelle conclusion erronée les persécuteurs des vrais chrétiens peuvent-ils arriver, et pourquoi Jéhovah n’intervient-il pas ?
DEPUIS le jour où Abel, le second fils d’Adam et Ève, a été tué par Caïn, son frère jaloux, les fidèles témoins de Jéhovah ont été haïs et cruellement persécutés. Dans sa lettre aux Hébreux, un rédacteur inspiré du premier siècle de notre ère décrivit les traitements subis par les fidèles adorateurs, et Jésus de Nazareth, qui fut lui-même mis à mort par des adversaires abusés, avertit ses vrais disciples qu’ils seraient persécutés de la même manière (Héb. 11:4, 36-38 ; Jean 15:18-20). Ces mauvais traitements sont injustes, et Jéhovah, le Seigneur Dieu, aurait pu les empêcher. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? — Voir Habakuk 1:13, Da.
2 Ceux qui agissent avec traîtrise pourraient commencer à développer un faux sentiment de sécurité. Un psalmiste de la Bible écrivit : “Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu ? Pourquoi dit-t-il en son cœur : Tu ne punis pas ?” (Ps. 10:13 ; 76:8 76:7, NW). Cependant, si Dieu tarde à demander des comptes à ces hommes, ce n’est pas par faiblesse ni par manque d’égards pour ceux qui sont opprimés. Pierre, apôtre de Jésus, nous a donné cette assurance : “Jéhovah sait délivrer de l’épreuve les gens au pieux dévouement, mais réserver les injustes pour le jour du jugement pour être retranchés.” (II Pierre 2:9). La persécution des justes par les hommes iniques sert donc un dessein de Dieu ; il est vrai qu’elle est parfois permise par Dieu en guise de châtiment lorsque son peuple ne lui est pas agréable (És. 12:1), mais dans la plupart des cas la persécution a servi à identifier les ennemis de Jéhovah (Deut. 25:17-19) ainsi que les hommes qui se sont montrés favorablement disposés envers lui (Mat. 25:34-36). Elle a mis à l’épreuve l’intégrité de son peuple et, par sa délivrance, a contribué à la justification du nom de Jéhovah. — I Pierre 4:1, 2 ; Prov. 27:11.
3. Que sont les drames prophétiques, et quel exemple biblique pouvons-nous citer ?
3 Les actions de Dieu en faveur de son peuple et contre ses adversaires dans l’Antiquité sont bien souvent des symboles et des images de ses rapports avec nous aujourd’hui. Le livre d’Esther renferme l’un des récits bibliques les plus dramatiques (I Cor. 10:11 ; Gal. 4:24-26 ; Luc 17:26-30). La lecture complète de ce livre vous sera très utile. Pendant que les détails de ce récit sont encore vivants dans votre esprit, considérez la signification de ce drame prophétique pour notre époque.
4. À quoi le facteur temps du drame d’Esther correspond-il dans le parallèle moderne, et que représente le roi Assuérus ?
4 L’histoire commence à la cour du roi Assuérus, qui régnait sur l’immense empire des Perses et des Mèdes, de l’Inde à l’Éthiopie. “La troisième année de son règne, il fit un festin à tous ses princes et à ses serviteurs.” (Esther 1:1-9). Qu’est-ce que cela suggère pour notre époque moderne ? En 1914, à la fin des “temps des Gentils”, durant lesquels ils exercèrent la domination mondiale, le moment était venu pour que Jésus-Christ, l’Héritier de David, exerce sa royauté céleste et règne sur tous ses sujets avec une autorité et un pouvoir royaux, assujettissant ses ennemis et glorifiant ceux qu’il approuvait (Luc 21:20-24 ; Ps. 110:1, 2 ; I Cor. 15:25 ; Mat. 24:45-47). Comme l’annonçait une remarquable vision anticipée donnée à l’apôtre Jean et consignée dans Révélation 12:10, 12, il devait y avoir aussitôt après une grande réjouissance pour ceux qui comprendraient la prophétie biblique. Nous lisons : “Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : ‘Maintenant sont arrivés le salut et la puissance et le royaume de notre Dieu et l’autorité de son Christ [le Messie], parce que l’accusateur de nos frères a été jeté bas, celui qui les accuse jour et nuit devant notre Dieu ! C’est pourquoi, soyez joyeux, cieux, et vous qui y résidez !’” Il y a donc eu de grandes réjouissances, tout au moins dans les sphères célestes. En conséquence, le roi Assuérus, assis sur son trône royal de splendeur et exerçant une autorité illimitée sur son immense empire, pourrait très bien représenter le pouvoir royal entre les mains de Jésus-Christ en ce “temps de la fin”. — Dan. 12:1-4.
5, 6. a) Quel ordre la reine Vasthi reçut-elle ? Quelle fut la conséquence de son attitude ? b) Quel est le parallèle moderne de cet événement ?
5 En outre, les Étudiants de la Bible qui, sur la terre, attendaient ces événements espéraient bien participer à cette célébration joyeuse (Ps. 97:1 ; 96:8). Quel parallèle peut-on faire avec les sujets du roi Assuérus ? “Le septième jour, comme le cœur du roi était réjoui par le vin, il ordonna (...) d’amener en sa présence la reine Vasthi, avec la couronne royale, pour montrer sa beauté aux peuples et aux grands, car elle était belle de figure. Mais la reine Vasthi refusa de venir, quand elle reçut par les eunuques l’ordre du roi. Et le roi fut très irrité, il fut enflammé de colère.” (Esther 1:10-12). Cela était parfaitement justifié ! Ce refus allait considérablement nuire au prestige du roi et pouvait amener le mépris de son autorité à se répandre dans tout l’empire. Le roi demanda un conseil autorisé à ses sages, qui lui répondirent : “Si le roi le trouve bon, qu’on publie de sa part et qu’on inscrive parmi les lois des Perses et des Mèdes, avec défense de la transgresser, une ordonnance royale d’après laquelle Vasthi ne paraîtra plus devant le roi Assuérus et le roi donnera la dignité de reine à une autre qui soit meilleure qu’elle.” Le roi acquiesça et ordonna qu’il en fût ainsi. — Esther 1:13-22.
6 Vasthi, dont le nom signifie “belle”, était la reine, la femme du roi ; cependant, malgré sa position privilégiée, elle fut destituée pour n’avoir pas obéi aux instructions du roi lui ordonnant de venir à ses côtés lors de cette joyeuse fête. Durant les événements qui ont accompagné l’intronisation de Jésus-Christ, le Messie, dans les cieux en 1914, tous ceux qui attendaient le Royaume de Dieu se sont-ils joints au Roi lors de sa célébration ? Nous trouvons la réponse dans les prophéties de la Bible ainsi que dans les faits qui se sont réellement accomplis.
La loyauté mise à l’épreuve
7. Que se passa-t-il en 1918, et qu’est-ce que le dessein de Jéhovah pour le “temps de la fin” exigeait de la part de la classe de l’“esclave” ?
7 En 1918, Jésus, le Messager messianique, accompagna Jéhovah dans le temple spirituel pour commencer de façon soudaine et inattendue à juger le peuple de Dieu (I Pierre 4:17 ; Mal. 3:1). Jésus le Messie savait d’avance que certains de ceux qui le chercheraient ne le feraient pas avec des mobiles purs. Un des buts de ce jugement était de révéler l’attitude de cœur de ceux qui recherchent le Royaume messianique de Dieu et de les traiter en fonction de ce que montrerait un tel examen (Mat. 24:48-51). Tout comme un propriétaire d’esclaves, le Messie avait le droit d’agir selon sa volonté et celle de Jéhovah son Dieu avec ceux qui, selon les Écritures, constituent la classe de l’“esclave”. Le dessein de Jéhovah pour ce “temps de la fin” avait été déterminé longtemps à l’avance (És. 46:8-11). Tous les détails de ce dessein n’étaient pas connus de la classe de l’“esclave” sur la terre à cette époque, mais ce n’était pas là la chose importante. Étant donné que les membres de cette classe s’étaient voués à Jéhovah, ils avaient la responsabilité de faire tout ce que Jéhovah et son Roi messianique leur demandaient conformément à sa Parole, les Saintes Écritures. Maintenant que les cieux avaient été débarrassés des ennemis de Jéhovah, le moment était venu pour le Roi et Juge messianique de commencer à réaliser le dessein de Jéhovah concernant notre planète. Il savait ce qui attendait cette classe de serviteurs sur la terre et que seules une harmonie parfaite en leur sein et une unité d’action dans l’accomplissement des desseins divins leur permettraient d’assumer les responsabilités bibliques qui leur seraient confiées. C’est pourquoi il allait imposer à ses disciples oints encore sur la terre une épreuve sévère, afin d’éliminer ceux qui n’accepteraient pas sa direction. — Mal. 3:2, 3 ; I Pierre 2:4-8 ; És. 8:13-15.
8. Comment ceux qui prétendaient faire partie de la classe de l’“épouse” ont-ils été mis à l’épreuve ? Quelles en ont été les conséquences ?
8 Il a été permis que certaines conditions se développent au sein de l’organisation religieuse pour sonder au plus profond de son cœur l’attachement de chaque personne qui prétendait devoir être épousée par Jésus, le Roi messianique, en tant que membre de la classe de l’“épouse”. (Ps. 45:11-15 45:10-14, NW ; Jean 3:29.) La soumission de ces chrétiens fut mise à l’épreuve sous trois rapports : Premièrement, quant à leur soutien des doctrines de la Parole de Dieu telles qu’elles sont révélées par son canal de communication ; deuxièmement, en ce qui concerne leur empressement à participer à la prédication de cette bonne nouvelle du Royaume messianique, qui doit être achevée avant que les desseins de Jéhovah pour ce “temps de la fin” ne soient accomplis entièrement ; et troisièmement, par rapport à leur loyauté totale envers son organisation terrestre dont l’édification selon des structures pleinement théocratiques restait encore à faire et serait réalisée durant ce “temps de la fin”. Cela était indispensable non seulement pour permettre au peuple de Dieu de rester debout et de résister aux persécutions sévères qui, selon Jésus, les attendaient encore, mais aussi pour que ce peuple soit prêt à assumer les responsabilités qui lui seraient confiées après la destruction du présent système de choses dans les troubles mondiaux maintenant proches. Durant la Première Guerre mondiale de 1914-1918, aucun membre du peuple de Dieu ne comprenait l’étendue de cette responsabilité religieuse future. Cependant, ceux qui aimaient Dieu sincèrement acceptèrent les épreuves qui leur furent suscitées de l’intérieur de l’organisation agitée et celle, ardente, qu’ils subirent pour être purifiés comme cela avait été annoncé par le prophète Malachie. Toutefois, certains ne les endurèrent pas avec succès et se rebellèrent ; à l’exemple de Vasthi, ils ne se montrèrent pas soumis lorsque retentit l’appel les invitant à montrer leur véritable beauté et leur soumission au Roi messianiquea. — Luc 14:17-21.
9. Quelle œuvre de rassemblement devait avoir lieu durant le “temps de la fin”, et comment cela avait-il été annoncé ?
9 D’autres détails furent donnés par Jésus dans sa comparaison du champ dans lequel un certain homme avait semé du blé, après quoi un ennemi était venu et avait sursemé de la mauvaise herbe. Lorsque l’affaire fut portée à la connaissance du maître, il déclara : “Laissez l’un et l’autre croître ensemble jusqu’à la moisson ; et à l’époque de la moisson je dirai aux moissonneurs : Ramassez d’abord la mauvaise herbe et liez-la en bottes pour la brûler, puis allez recueillir le blé dans mon magasin.” (Mat. 13:30). Le ramassage dont il est question ici devait avoir lieu après le jugement au temple et s’appliquer aux membres fidèles de l’“épouse” du Christ, ses disciples oints appelés à régner avec lui dans les cieux (Luc 22:28, 29 ; Rév. 3:21). Cependant, le dessein de Dieu ne consistait pas à rassembler uniquement ce groupe de chrétiens (Luc 12:32). Jéhovah avait un autre dessein qui était inconnu des chrétiens oints à cette époque ; il s’agissait de rassembler plus tard une grande foule de personnes dont il avait l’intention de faire le noyau d’une société humaine juste qui vivrait sur la terre sous l’administration du Royaume messianique (Jean 10:16 ; II Pierre 3:13). Cela allait exiger un immense travail de la part des chrétiens oints qui devraient être unis, car l’œuvre de proclamation du Royaume messianique s’effectuerait face à une vive opposition (Mat. 10:16-18). C’est également ce que symbolisait le développement du drame d’Esther.
Remplacement de l’insoumise
10. Quelles dispositions ont été prises par le roi Assuérus pour remplacer Vasthi, et comment Mardochée et Esther ont-ils été impliqués dans cette affaire ?
10 Tout d’abord, le roi Assuérus jugea nécessaire de remplacer la reine qui avait été destituée. Ses conseillers lui recommandèrent de réunir les jeunes vierges les plus belles du royaume, afin qu’il puisse choisir parmi elles celle qui lui plairait le plus pour remplacer Vasthi. Avant qu’aucune d’elles ne puisse être présentée au roi, ces jeunes femmes durent se soumettre à une préparation appropriée pour le rencontrer. Cela incluait un an de soins de beauté, y compris des massages avec différentes sortes d’huiles sous la surveillance étroite d’Hégaï, eunuque au service du roi qui avait toute sa confiance. Esther, dont le nom signifie “myrte”, était du nombre de ces jeunes femmes et eut immédiatement la faveur d’Hégaï, si bien qu’“il s’empressa de lui fournir les choses nécessaires à ses soins de beauté et à sa subsistance, de lui donner sept jeunes filles choisies dans la maison du roi”. Esther n’avait rien dit à propos de son peuple et de ses parents, car son cousin Mardochée lui avait défendu d’en parler. Il savait qu’Esther allait être soumise à de nombreux changements de conditions et à des pressions qui pourraient l’inciter à se détourner de la loi de son peuple dans laquelle elle avait été instruite par Mardochée, son tuteur. Il était convaincu qu’Esther n’en avait pas encore terminé. C’est pourquoi il continua à veiller attentivement sur sa santé spirituelle. “Chaque jour Mardochée se promenait devant la cour de la maison des femmes, pour savoir comment se portait Esther et comment on la traitait.” — Esther 2:1-11, CT.
11. Qui ou quoi est représenté par a) Mardochée ? b) Hégaï?
11 Mardochée, dont le nom signifie “semblable à de la myrrhe pure, à de la myrrhe broyée”, représente les membres du reste oint qui ont passé fidèlement le jugement au temple durant la Première Guerre mondiale et qui ont veillé attentivement à ce que ceux qui devaient remplacer la classe de Vasthi soient convenablement préparés pour être acceptés par le Roi. À notre époque moderne, les membres de la classe de Mardochée ont été trouvés fidèles dans l’accomplissement des responsabilités qui leur avaient été confiées par Dieu (Mat. 24:45-47). Cependant, il est à noter que dans cette affaire Esther n’était pas à la charge personnelle et directe de Mardochée, mais d’Hégaï, qui était au service du roi. Hégaï représente donc la disposition prise sous la supervision de la classe de Mardochée pour préparer les membres de la classe d’Esther à se présenter de la bonne manière au Roi. — Éph. 5:26, 27.
12, 13. De qui Esther était-elle un type, comment les membres de cette classe se sont-ils manifestés et quelle attitude semblable à celle d’Esther ont-ils adoptée ?
12 Enfin, le jour vint pour Esther de paraître devant le roi. Contrairement à Vasthi, qui s’était fiée à sa propre intelligence pour répondre aux commandements du roi, Esther décida de ne rien faire d’autre que ce qu’Hégaï lui avait recommandé lorsqu’elle se présenterait devant le souverain. De même aujourd’hui, les membres de la classe d’Esther sont modestes dans l’estimation de leur propre personne et se montrent prêts à suivre la disposition qui a été prise pour eux dans leur service en faveur du Roi. “Le roi aima Esther plus que toutes les autres femmes, et elle obtint grâce et faveur devant lui plus que toutes les autres jeunes filles. Il mit la couronne royale sur sa tête, et la fit reine à la place de Vasthi.” — Esther 2:12-18.
13 Ce jour-là, le roi a dû être très joyeux d’avoir devant lui, sur son trône, une femme qui n’était pas seulement d’une grande beauté, mais faisait preuve de modestie et de gratitude pour les relations qui l’unissaient à lui. De même à notre époque, il a été très réjouissant de voir depuis 1919, après la Première Guerre mondiale, et plus particulièrement jusqu’en 1931, de nouveaux croyants se vouer à Jéhovah Dieu et symboliser leur vœu par l’entremise de Jésus-Christ au moyen du baptême d’eau. Ces nouveaux venus ont été oints de l’esprit de Dieu pour être des membres plus jeunes de la classe de l’“épouse”, parce que la porte n’avait pas encore été fermée après la glorieuse invitation à régner avec le Messie céleste. Ils remplaçaient ceux qui avaient été rejetés à cause de leur attitude rebelle. Toutefois, à l’exemple d’Esther, ces nouveaux membres ne se sont pas montrés présomptueux à cause de leur nouvelle position. Ils ont continué à se conformer à la disposition divine tout comme Esther avait suivi les instructions de Mardochée. “Elle suivait les ordres de Mardochée aussi fidèlement qu’à l’époque où elle était sous sa tutelle.” — Esther 2:19, 20.
Un acte de loyauté non récompensé
14. Comment Mardochée a-t-il démontré sa loyauté envers le roi, et quel en a été le résultat ?
14 C’est alors que dans cette histoire dramatique se produisit quelque chose qui, à l’époque, parut insignifiant. Mais cela devait jouer un rôle important dans le déroulement des événements. Mardochée découvrit un complot contre le roi et le rapporta à Esther, qui en fit part au souverain. Une enquête démontra la culpabilité des assassins en puissance qui furent pendus (Esther 2:21-23). Dans l’immédiat, l’action de Mardochée qui déjoua le complot visant le roi ne fut pas récompensée, bien qu’elle fût consignée par écrit et de façon permanente à son honneur. Il en a été de même dans le parallèle moderne. — Héb. 6:10.
15. Comment la classe de Mardochée montra-t-elle sa loyauté envers le Roi, et comment cela est-il porté à la connaissance du Roi ?
15 Dans le service qu’ils rendent au Roi, les membres de la classe de Mardochée apprécient l’organisation. Au fur et à mesure que celle-ci adopta des structures théocratiques, après que le jugement au temple eut commencé, ils eurent tôt fait de remarquer que certains hommes en vue dans l’organisation, qui avaient semblé être en harmonie avec la réalisation progressive des desseins de Jéhovah jusqu’à cette époque, étaient devenus mécontents et avaient adopté une attitude qui risquait de nuire aux intérêts du Royaume, ce qui constituait donc une rébellion contre le Roi (Jude 16-19). La classe de Mardochée porta ces faits à l’attention de celle d’Esther qui avait besoin d’apprendre à connaître l’organisation et de fortifier sa loyauté envers le Roi. Cela était particulièrement vrai, car ses membres étaient de nouveaux venus (Rom. 16:17, 18). Ces faits parvinrent à la connaissance du Roi par l’intermédiaire de la classe d’Esther lorsque les membres nouvellement choisis de l’“épouse” du Christ décidèrent de rester loyaux envers le Roi messianique et l’organisation. Toutefois, à cette époque-là, la classe de Mardochée ne reçut aucune récompense particulière.
Un ennemi antique apparaît
16, 17. a) Comment Haman est-il parvenu à une position élevée, et quelles étaient ses origines ? b) Qui est représenté par Haman, et pourquoi ?
16 En réalité, il semblait presque que l’action de Mardochée n’avait pas été appréciée, car le récit continue ainsi : “Après ces choses, le roi Assuérus fit monter au pouvoir Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite ; il l’éleva en dignité et plaça son siège au-dessus de ceux de tous les chefs qui étaient auprès de lui. Tous les serviteurs du roi, qui se tenaient à la porte du roi, fléchissaient le genou et se prosternaient devant Haman, car tel était l’ordre du roi à son égard. Mais Mardochée ne fléchissait point le genou et ne se prosternait point.” — Esther 3:1-4.
17 S’il est d’origine perse, le nom Haman signifie “magnifique, célèbre” ; mais s’il correspond au terme hébreu semblable, il signifie “bruit, tumulte, celui qui prépare”, sans aucun doute dans un mauvais dessein. Étant le fils d’Hammedatha (qui signifie peut-être “celui qui trouble la loi”) l’Agaguite, il descendait d’Amalek, petit-fils d’Ésaü. Celui-ci avait vendu son droit d’aînesse à son frère jumeau Jacob, dont Mardochée était un descendant. Cependant, Ésaü éprouva de la haine pour Jacob et s’opposa à lui avec aigreur, parce qu’il lui avait pris ce qui lui appartenait légitimement (Gen. 25:29-34 ; 27:41). Par la suite, à cause de l’inimitié entre Jacob et Ésaü, les descendants de ce dernier par Amalek manifestèrent leur haine à l’égard des Israélites, le peuple de Dieu, lorsque Jéhovah les délivra d’Égypte. Les Amalécites attaquèrent l’arrière-garde des Israélites qui quittaient ce pays, et Josué leur livra bataille et les vainquit avec l’aide de Moïse qui gardait les bras levés. En raison de leur action ignoble contre les Israélites, Dieu déclara que les Amalécites avaient levé la main contre le trône de Jéhovah et qu’il combattrait les enfants d’Amalek à perpétuité, ce qui était toujours vrai à l’époque de Mardochée et d’Esther (Ex. 17:8-16). Haman représenterait très bien à notre époque moderne le clergé de la chrétienté qui a vendu son droit d’aînesse en ce qui concerne le Royaume de Dieu, en échange de la gloire dans les royaumes du présent monde, et qui combat avec âpreté Dieu et son peuple choisi, à l’exemple des Amalécites du passé. — Mat. 23:5-7, 13-15 ; Jean 11:48-50, 53.
18. Comment la classe d’Haman a-t-elle pu recevoir une position élevée en ce “temps de la fin” alors que Jésus-Christ règne dans les cieux avec tout pouvoir et autorité ?
18 Haman fut ensuite élevé à une position supérieure à celle de Mardochée, et le roi Assuérus ordonna que tous s’inclinent et se prosternent devant lui. Comment peut-on dire alors qu’Assuérus représente le pouvoir royal entre les mains de Jésus-Christ ? Les Écritures nous montrent que Dieu tolère certaines choses, de mauvaises choses qui apparemment font du tort à son organisation et nuisent à son peuple lorsqu’il est concerné. Nous en trouvons un exemple dans II Thessaloniciens 2:11, où nous lisons : “Voilà pourquoi Dieu laisse aller vers eux une opération d’égarement [Dieu leur envoie une puissance d’égarement (Sg)], pour qu’ils se mettent à croire au mensonge.” Dieu n’est pas l’auteur des erreurs ni la source des tromperies, mais il permet qu’elles touchent la classe de personnes qu’il désire voir affectée par elles. Ainsi, dans l’accomplissement de ce drame prophétique, Jéhovah veut que son peuple soit soumis à une épreuve afin de démontrer qu’il soutient sa souveraineté universelle et qu’il garde sa véritable intégrité chrétienne et théocratique envers lui. Le Seigneur Jésus-Christ, qui règne à la droite de Jéhovah et a tout pouvoir dans les cieux et sur la terre, laisse cette situation se développer. Il permet au clergé de la chrétienté de parvenir à une position élevée dans le présent monde au sein duquel vivent les classes de Mardochée et d’Esther. Cela affecte la situation du peuple du Seigneur sur la terre. Ces conditions ne ruinent pas leurs relations avec le Roi messianique, mais se révèlent être un danger ou une menace pour la vie de ses membres. — Jean 16:2, 3.
Une menace de destruction
19. Quelle attitude Mardochée adopta-t-il envers Haman, et pourquoi n’a-t-il pas été difficile durant ces dernières années de discerner la contrepartie moderne de cette action ?
19 Mardochée refusa de s’incliner devant Haman. Les témoins de Jéhovah de notre époque adoptent la même attitude envers le clergé de la chrétienté (Ps. 139:21, 22). Étant donné les récents événements qui ont eu lieu sur la scène mondiale, cela n’est pas difficile à comprendre. Cependant, nous ne devons pas oublier que les événements liés à cet aspect de l’accomplissement du drame prophétique commencèrent à se produire il y a quelques années, lorsque la rébellion n’était pas à l’ordre du jour, que la fréquentation des églises était grande et que les chefs religieux étaient très respectés. Ils occupaient des positions élevées dans les affaires civiles. Ils ont signé des concordats avec des dirigeants de ce monde, non pas seulement pour assurer leur sécurité, mais aussi pour favoriser les intérêts de ces chefs politiques. Quand les témoins de Jéhovah, la classe de Mardochée, s’élevèrent hardiment contre eux pour condamner leur amitié pour le monde, qui les rendait ennemis de Dieu, on comprend que la tension et l’hostilité entre les serviteurs de Dieu et le clergé de la chrétienté aient grandi (Jacq. 4:4)b. Néanmoins, la prédication de maison en maison effectuée par la classe de Mardochée s’est poursuivie, et l’animosité du clergé a augmenté jusqu’à ce que finalement il devînt évident que celui-ci était déterminé à détruire l’œuvre de la classe de Mardochée.
20. a) Quelle fut la réaction d’Haman, et quelle résolution prit-il ? b) À quoi cela correspond-il à notre époque ?
20 Haman, lui aussi, rendu furieux par son orgueil et par le refus de Mardochée de s’incliner devant lui, décida de faire périr non seulement Mardochée, mais tous les Juifs. À cette fin, il jeta le sort, afin de déterminer le moment le plus favorable par rapport à ses dieux pour exécuter son complot. Le sort ou “pour” tomba sur le treizième jour du douzième mois lunaire adar. Il présenta ensuite l’affaire devant le roi, accusant les Juifs de s’opposer à la loi royale, et demanda qu’un édit soit publié dans tout l’empire pour autoriser leur extermination. Le roi Assuérus accepta et donna à Haman son propre anneau ou sceau pour sceller l’édit, ce qui en faisait une loi des Mèdes et des Perses, loi qui ne pouvait être révoquée (Esther 3:5-15). Cela indiquerait qu’à notre époque moderne le Seigneur Jésus-Christ permettrait aux ennemis de son peuple d’aller jusqu’à l’extrême limite de leurs efforts pour le détruire. Quelle en serait l’issue ? Ce serait à lui d’en décider, comme dans le cas de Mardochée et d’Esther. Ces événements dramatiques seront examinés dans l’article suivant.
[Notes]
a Voir le livre Les témoins de Jéhovah dans les desseins divins, p. 64-73.
b Voir le livre Les témoins de Jéhovah dans les desseins divins, p. 123-125, 129.
[Illustration, page 432]
Le roi Assuérus choisit Esther comme reine à la place de Vasthi, qui s’était montrée rebelle.