“ Pour dire aux captifs : Sortez ! ”
“ Pour dire aux captifs : Sortez ! Et à ceux qui sont dans les ténèbres : Paraissez ! Ils paîtront sur les chemins, et ils trouveront des pâturages sur tous les coteaux. ” — És. 49:9.
1, 2. Quelles sont les libérations que Jéhovah a déjà effectuées en ouvrant les prisons et en relâchant les détenus ?
ON ne peut pas faire mieux que Jéhovah lorsqu’il s’agit d’ouvrir les portes de prisons et de relâcher les captifs. Il a déjà délivré des prisonniers, au sens propre du terme. Il envoya au Pharaon de l’ancienne Égypte des songes prophétiques qui l’amenèrent à retirer Joseph de prison afin que cet Hébreu interprétât ses songes et devînt son premier ministre. Dieu se servit des puissantes armées babyloniennes comme d’un instrument et leur permit de pénétrer dans Jérusalem afin de retirer le prophète Jérémie de son lieu de détention. Bien plus tard, les conducteurs religieux enfermèrent à tort les apôtres de Jésus-Christ. Mais, pendant la nuit, l’ange de Jéhovah ouvrit les portes de la prison et les fit sortir à l’insu de leurs gardiens ; il leur dit d’aller au temple pour y annoncer Jésus-Christ. Après son arrestation et sa condamnation à mort, Pierre, lié de chaînes, dormait entre deux soldats, et des sentinelles se tenaient devant la porte de la cellule, lorsque de nouveau l’ange de Jéhovah fit tomber les chaînes et mena l’apôtre dehors, lui rendant ainsi la liberté pour qu’il continue à servir son Dieu.
2 Jéhovah alla jusqu’à faire trembler la terre pour ébranler les fondements de la prison de Philippes, en Macédoine. Ce séisme rompit les chaînes et les ceps liant les mains et les pieds de Paul et de Silas, ouvrit la porte de leur cachot et impressionna le geôlier au point que celui-ci les fit sortir avec le plus grand respect et écouta humblement leur message. L’Écriture est vraie lorsqu’elle dit : “ Jéhovah délivre les captifs. ” — Ps. 146:7, Cr 1905 ; Jér. 40:1-4 ; Gen. 41:1-46 ; Actes 5:17-21 ; 12:1-11 ; 16:19-34.
3. Depuis quand, à notre époque, accomplit-il une grande œuvre de libération ?
3 Nous voici en 1952. Notre époque est à coup sûr trop moderne pour que Jéhovah relâche des détenus, n’est-ce pas ? Détrompez-vous. Il accomplit depuis 1919 une grande œuvre de libération. Elle est caractérisée par l’élargissement de nombreux hommes enfermés dans des prisons, des camps de concentration et d’autres lieux de détention. Mais elle est surtout remarquable parce qu’elle délivre d’une prison grande et terrible, de la condition qu’est la détention spirituelle dans une Babylone moderne. Rien ne peut résister, et rien ne résiste en effet au pouvoir divin qui rend la liberté aux captifs, malgré le fait que la prison se dresse encore. Quand Jéhovah aura délivré tous ceux qui soupirent après la liberté et qui comptent sur lui pour la leur rendre, alors il écrasera à la bataille d’Armaguédon le système de prisons et introduira, au bénéfice des survivants, un monde libre. Notez comment les choses se passeront.
4. De quelle manière identifions-nous le grand Serviteur de la libération employé par Jéhovah ?
4 Le Dieu tout-puissant a un grand Libérateur ou Serviteur à sa disposition. Actuellement, il l’emploie dans cette œuvre qui apporte une agréable délivrance à tous les enchaînés épris de liberté. Qui est-ce ? Écoutez la voix qui s’éleva, il y a dix-neuf siècles, dans une synagogue de Nazareth en Galilée. Elle prononçait les paroles de la prophétie d’Ésaïe contenues au chapitre soixante et un, versets un et deux És 61:1, 2, de son livre, et que voici : “ L’esprit de Jéhovah est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres ; il m’a envoyé pour prêcher aux captifs une délivrance et aux aveugles un recouvrement de la vue ; pour renvoyer ceux qui sont accablés, en les mettant en liberté ; pour prêcher l’année favorable de Jéhovah. ” (Luc 4:18, 19, NW). Vous reconnaissez la voix de Jésus de Nazareth : il s’appliquait les paroles prophétiques concernant le Serviteur de la libération choisi par Jéhovah. C’est le grand Serviteur que le Tout-Puissant a suscité pour servir de Libérateur en un temps où la terre entière est menacée d’un nouvel esclavage, celui du communisme international impie. Le présomptueux pontife qui se dit le “ vicaire du Christ ” est loin d’être un rempart spirituel dressé contre la ruée du communisme opposé au Christ. On ne peut compter sur un faux Christ pour être la forteresse qui s’élève contre les mensonges politiques et sociaux. Mais Jésus, le Fils de Dieu, le véritable Christ, est plus ferme qu’un roc. Il repousse les intrusions du communisme ou d’autres partis politiques dans la vie de ceux qui aiment la vérité et la justice ; bien plus, il renvoie libres de nombreux esclaves de ces systèmes.
5. Où mène le fait de regarder aux hommes comme libérateurs, et de quelle nomination cette voie ne tient-elle pas compte ?
5 Dans le passé, on a trompé des millions d’hommes appartenant ou non à la chrétienté. Et actuellement, c’est chose insensée d’écouter un humain ou un groupe d’humains quand ils sont parvenus à un rang éminent et que, par souci de prosélytisme, ils se disent les futurs artisans de la liberté de l’homme. L’octroi de l’entière liberté à l’humanité est un rôle qui revient à Jéhovah, le Dieu tout-puissant. Pour libérer les captifs du système de choses oppressif, il a désigné quelqu’un qui est digne de confiance. Jusqu’à présent celui-ci est demeuré fidèle à sa nomination. Mettre sa confiance en un autre, si ce n’est en celui choisi par Dieu, est donc chose vaine et source de chagrins. Jéhovah nous fait connaître son Élu : il s’adresse à lui en ces termes : “ Ainsi parle Jéhovah : Au temps de la grâce je t’ai exaucé, et au jour du salut, je te suis venu en aide ; je t’ai gardé et établi pour être l’alliance du peuple, pour relever le pays, pour partager les héritages dévastés, pour dire aux captifs : Sortez ! ” — És. 49:8, 9, Cr 1905.
LE SERVITEUR
6, 7. À qui s’appliquent ces paroles, dans le type et dans la réalité ?
6 Mais, direz-vous, ces paroles s’appliquent au roi Cyrus de Perse. En 539 av. J.-C., Cyrus et son oncle Darius renversèrent la puissante Babylone qui avait détruit Jérusalem et son temple ainsi que le territoire des Juifs en emmenant en exil presque tous les survivants. Mais au cours de la première année de son règne, Cyrus relâcha ces captifs. Il leur permit de rentrer dans les héritages dévastés de la Palestine et de reconstruire leur pays ruiné.
7 Ce qui précède est vrai. Le chapitre quarante-cinq du livre d’Ésaïe És 45 annonça en effet Cyrus et ses actes généreux à l’égard du peuple de Jéhovah, mais il le représente comme un type ou figure prophétique de Jésus-Christ, le Grand Cyrus. C’est le Christ qui fait s’accomplir entièrement la prophétie de Jéhovah. Par conséquent, il est actuellement le grand Serviteur de la libération.
8. a) Quel puissant instrument de libération Jésus possédait-il ? b) Comment Dieu l’assista-t-il et l’établit-il pour être l’“ alliance du peuple ” ?
8 Lors de son séjour terrestre, Jésus disposait d’un instrument puissant : la vérité. Ses paroles que voici nous viennent aussitôt à l’esprit : “ Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. ” (Jean 8:31, 32). Pendant toute la durée de son séjour ici-bas, un danger continuel le menaçait. Il provenait du grand Serpent, Satan le diable et de sa postérité malfaisante de démons et d’humains. Le Christ s’adressa par la prière à son Père céleste qui lui répondit et l’assista afin qu’il achevât son œuvre pour le salut de l’humanité. Jéhovah le protégea jusqu’au terme de son œuvre. Puis il lui permit de montrer sa fidélité et son intégrité même jusqu’à souffrir au calvaire une mort ignominieuse sur un poteau de torture. Mais le Tout-Puissant le préserva en le ressuscitant des morts à la vie immortelle dans les cieux comme Fils spirituel et glorifié de Dieu. De cette façon, Jésus-Christ pouvait poursuivre son œuvre de libération et être disponible pour elle à notre époque. Dieu l’a établi pour être l’“ alliance du peuple ”. Comment une “ alliance ” ? Une alliance est un engagement solennel de faire quelque chose. Dieu s’est solennellement engagé de libérer de la prison et de l’asservissement les vrais amis de la liberté, et il a donné son fils Jésus-Christ comme une alliance ou une promesse qu’il tiendra parole. Il a désigné Jésus pour être Celui qui rendrait la liberté aux hommes. Il est certain qu’il y a dans les cieux un Jésus ressuscité et glorifié, à la droite du Père, et il est tout aussi certain qu’il y aura pour les humains au cœur droit une libération de l’asservissement à la tyrannie du système mondial de la Babylone moderne. Par conséquent, Celui sur lequel compter, c’est le glorieux Serviteur que Jéhovah a établi pour être l’“ alliance du peuple ”. Tous les conducteurs humains se révéleront faux.
9. Comment Paul applique-t-il Ésaïe 49:8 et montre-t-il que nous pouvons être associé au véritable Libérateur dans son œuvre ?
9 Vous aimez la liberté pour vous-même et seriez heureux que d’autres profitent du même privilège. Ne voudriez-vous pas être associé, dans son œuvre, au véritable Libérateur ? Cela vous est possible. Nous savons d’après les vérités bibliques précédentes que vous le pouvez. Ci-dessus (§ 5) nous avons cité les paroles du prophète Ésaïe (49:8). L’apôtre Paul attire l’attention sur elles et les applique en relation avec les disciples de Jésus-Christ. Nous reproduisons ci-dessous la façon particulière de Paul de les exprimer ainsi que ses paroles formant contexte : “ Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. Puisque nous travaillons avec Dieu, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. Car il dit (et voici la citation d’Ésaïe 49:8, LXX, faite par Paul) : “ Au temps favorable je t’ai entendu, et au jour du salut je te suis venu en aide ”. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut. Nous ne donnons aucun scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme. Mais nous nous rendons à tous égards recommandables comme serviteurs de Dieu. ” — II Cor. 5:20 à 6:4.
10. Comment Paul s’efforçait-il de ne pas faire de son ministère un objet de blâme, et quel appel lance-t-il concernant la bonté imméritée de Dieu ?
10 Paul nous dit ici qu’on lui avait confié un service, un ministère, et qu’en l’accomplissant il collaborait avec Dieu et son grand Serviteur Jésus-Christ. Puisque le Christ n’était pas présent dans la chair, Paul remplissait les fonctions d’ambassadeur pour lui en disant à sa place : “ Soyez réconciliés avec Dieu (afin de gagner le salut en ce temps ou jour favorable réservé pour celui-ci.) ” Afin que son ministère ne fût pas un objet de blâme sous ce rapport, Paul ne donnait à ses auditeurs aucune occasion de chute, mais il se rendait à tous égards recommandable comme ministre ou serviteur de Dieu. Aussi fit-il appel à ceux à qui il écrivit afin qu’ils ne reçussent pas en vain la grâce ou bonté imméritée de Dieu par l’intermédiaire du Christ. Et c’est ici où chacun de nous qui avons accepté sa bonté imméritée est impliqué nous ne devons pas la recevoir en vain.
CHARGÉ D’UN TRAVAIL
11. Comment pouvons-nous éviter de recevoir la bonté imméritée de Dieu en vain ?
11 Comment pouvons-nous recevoir en vain cette bonté imméritée ? En n’accomplissant pas le travail pour lequel elle nous a été accordée afin de nous rendre capables de l’exécuter. Après avoir goûté la bonté imméritée de Dieu, avoir été réconcilié avec lui, il nous faut désormais travailler avec lui. Nous devons collaborer avec son grand Serviteur Jésus-Christ. Il l’a chargé d’un travail. Toute l’aide que nous pouvons apporter dans ce travail est une part que nous sommes obligés d’accomplir. C’est donc dans cette mesure que s’applique aussi à nous la charge donnée au Serviteur, et nous devenons ses co-serviteurs. Nous devenons membres de la classe de serviteurs. C’est surtout vrai pour ces chrétiens qui, comme Jésus, sont oints de l’esprit de Dieu, baptisés dans son corps spirituel ou assemblée, et faits avec lui cohéritiers du royaume céleste. Il est de leur devoir, selon la charge divine, de joindre leur voix en disant aux captifs : Sortez ! et à ceux qui sont dans les ténèbres : Paraissez ! Si nous remplissons fidèlement cette charge, alors nous ne recevons pas en vain la bonté imméritée de Dieu.
12, 13. À qui le Serviteur dit-il de l’écouter, et comment leur donna-t-on la possibilité d’entendre la voix de Jésus ?
12 Mais comment sommes-nous équipés pour ce travail ? Écoutez le grand Serviteur, le chef de la classe de serviteurs, nous suggérer ce qu’il en est au début du chapitre quarante-neuf d’Ésaïe És 49, chapitre que nous sommes en train d’examiner. Nous y lisons ce qui suit : “ Îles, écoutez-moi ! Peuples lointains, soyez attentifs ! L’Éternel m’a appelé dès ma naissance, il m’a nommé dès ma sortie des entrailles maternelles. Il a rendu ma bouche semblable à un glaive tranchant, il m’a couvert de l’ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche aiguë, il m’a caché dans son carquois. Et il m’a dit : Tu es mon serviteur, Israël en qui je me glorifierai. Et moi j’ai dit : C’est en vain que j’ai travaillé, c’est pour le vide et le néant que j’ai consumé ma force ; mais mon droit est auprès de l’Éternel, et ma récompense auprès de mon Dieu. ” — És. 49:1-4.
13 Le Serviteur révèle que son message relatif à la délivrance doit être entendu par les îles, les rivages et les peuples lointains. Par l’intermédiaire du grand Serviteur de Jéhovah, ce doit être un message mondial de libération. Mais au cours de son séjour terrestre Jésus ne se rendit pas dans des îles — il n’y en a pas en Palestine —, et il ne visita pas des rivages ou des peuples lointains. Il s’en tint aux “ brebis perdues de la maison d’Israël ” qui habitaient la petite Palestine. Et pendant les jours de sa chair, il instruisit ses disciples à l’imiter dans leur prédication du royaume de Dieu (Mat. 10:5, 6). Par conséquent, si Jésus ne se rendit pas dans les îles et chez des peuples lointains, comment ceux-ci pouvaient-ils l’écouter ? Parce qu’il envoya chez eux ses co-serviteurs oints. Ils devaient en entendre parler, mais comment le pouvaient-ils à moins que quelqu’un leur prêchât et leur fît entendre la voix ou le message du grand Serviteur de Jéhovah (Rom. 10:14, 15) ? Par conséquent, nous nous rendons compte que la classe de serviteurs sous la direction de Jésus-Christ est indispensable pour accomplir cette prophétie de liberté pour les captifs.
14. Comment, d’une manière littérale, le grand Serviteur de Jéhovah fut-il appelé et nommé dès sa naissance ?
14 Le grand Serviteur dit que Jéhovah l’a appelé dès sa naissance, et qu’il l’a nommé dès sa sortie des entrailles maternelles. Cala s’est avéré dans un double sens. Lorsque l’ange Gabriel annonça à Marie qu’elle allait être la mère du Fils de Dieu, il lui dit : “ Tu lui donneras le nom de Jésus. ” Lorsque, dans un songe, l’ange apparut à Joseph pour lui annoncer que Marie était enceinte, il lui dit : “ Elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. ” Pourquoi ? Parce que “ C’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ”. Quand l’ange annonça la naissance de l’enfant aux bergers dans les champs près de Bethléhem, il leur déclara : “ C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. ” (Luc 1:31 ; Mat. 1:21 ; Luc 2:10, 11). Cela eut lieu à l’époque où il fut conçu dans le sein d’une mère terrestre et lors de sa naissance.
15. Comment en fut-il de même pour lui d’une manière spirituelle ?
15 Trente ans plus tard il fut baptisé dans le Jourdain afin de donner un témoignage symbolique de sa consécration à faire la volonté de Dieu. Il naquit alors du sein de la femme de Dieu, son organisation céleste. En effet, le Père céleste, Jéhovah Dieu, engendra alors Jésus par son saint esprit pour être de nouveau son Fils spirituel. Puis, au moment de la descente de l’esprit, qui se manifesta sous la forme d’une colombe et oignit Jésus pour être le Christ, on entendit la voix de Dieu venant du ciel et disant : “ Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. ” (Mat. 3:13-17). Ainsi, dès sa sortie du sein de sa mère céleste, la femme ou organisation de Dieu, Jésus fut appelé pour être le Christ ou l’Oint et il fut nommé afin d’être le Sauveur de Jéhovah pour l’humanité.
16. Comment Jéhovah a-t-il rendu la bouche du Serviteur semblable à un glaive tranchant ?
16 Le Serviteur, et en fait la classe entière de serviteurs oints, est sorti de la femme de Dieu pour un service dirigé contre les ennemis de Dieu. C’est pourquoi Jéhovah a rendu la bouche du Seigneur semblable à un glaive tranchant et a fait de lui une flèche aiguë. L’apôtre Paul, un des membres de la classe de serviteurs, nous dit que nous devrions accepter “ l’épée de l’[esprit], qui est la parole de Dieu ”, et que “ la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit ”. (Éph. 6:17 et Héb. 4:12.) La langue du méchant est semblable à une épée forgée par les calomnies, les blasphèmes et les outrages ; mais la langue du Serviteur et de ses disciples accepte la Parole de Dieu et se sert ainsi de l’“ épée de l’[esprit] ”. Elle déclare l’expression du jugement de Jéhovah le grand Juge contre ses ennemis et dévoile les pensées du cœur des religionistes hypocrites. Elle tue les fausses doctrines et les traditions humaines qui annulent la Parole de Dieu. L’épée de la vérité est une partie importante de l’armure que le Tout-Puissant fournit à sa classe de serviteurs, et les ennemis de son peuple ne peuvent lui résister. Pendant que ses serviteurs l’emploient, il les couvre de l’ombre de sa main. Par conséquent, bien qu’ils combattent ouvertement, ils sont toujours sous sa protection.
17. Comment Jéhovah en a-t-il fait une flèche aiguë cachée dans un carquois ?
17 De loin, telle une flèche aiguë lancée avec un arc, Jéhovah envoie la classe de serviteurs. Le Fils de Dieu dans les cieux est en réalité la “ Parole de Dieu ”, son grand Porte-parole, ainsi c’est de lui que la Parole de Jéhovah sortit. Dieu l’a caché ou mis en réserve comme une flèche dans un carquois ; il le réservait pour l’employer au temps fixé. De la même manière, il réserva tous les membres de la classe de serviteurs pour s’en servir au temps convenable ; et ce moment venu, il les poussa par son esprit contre les ennemis de la vérité, de la justice et de son royaume. Grâce à l’activité de la classe de serviteurs, la Parole de Dieu se répand actuellement en tous lieux et ses jugements sont déclarés au loin. — Ps. 127:4, 5.
18. Comment et quand le serviteur a-t-il pu dire qu’il avait travaillé en vain ?
18 Mais comment se fait-il qu’un serviteur aussi honoré dise : “ C’est en vain que j’ai travaillé, c’est pour le vide et le néant que j’ai consumé ma force ”? Il se peut que les proches disciples du grand Serviteur aient dit cela quand il mourut sur le bois de torture et après qu’ils furent dispersés. Le jour même de sa résurrection, on entendit deux disciples dire : “ Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël. ” (Luc 24:17-21). Ils croyaient que le Serviteur de Jéhovah avait travaillé en vain et consumé sa force pour le néant. En 1918, au point culminant de la Première Guerre mondiale, la classe de serviteurs trouva des motifs de découragements semblables. À ce moment-là, l’organisation visible de cette classe était en butte aux attaques haineuses des ennemis militaires, religieux et politiques ; on interdit ses publications bibliques ; on restreignit sous bien des rapports sa liberté d’action ; beaucoup de ses membres furent emprisonnés, y compris les principaux représentants de la Société légale. Une division ayant à l’origine des rebelles et des traîtres déchira leurs rangs ; une grande peur et l’incertitude les affligèrent et les assujettirent au pouvoir de l’ennemi. L’organisation qui les unissait fut brisée, exactement comme en 607 av. J.-C. les hordes babyloniennes détruisirent Jérusalem et son temple. Leurs champs d’activité furent dévastés comme le fut le territoire du royaume de Juda le jour où le roi Sédécias et ceux de ses sujets qui survécurent furent emmenés en exil à Babylone. L’aspect que revêtirent alors les choses faisait croire que la classe de serviteurs avait travaillé et consumé sa force en vain.
LE RESTE EST D’ABORD LIBÉRÉ
19. Sur ce point, de quels services a-t-on besoin, comme le montre Ésaïe 49:5, 6 ?
19 C’est à ce moment-là qu’on eut besoin du grand Serviteur de Jéhovah pour veiller à ce que sa classe de serviteurs ici-bas, les Israélites spirituels, reçoivent leur droit et leur récompense. Le grand Serviteur nous dit maintenant que Jéhovah, à cause de son dessein, le forma dès sa sortie du sein de la “ femme ”, l’organisation céleste de Dieu. Il est écrit : “ Maintenant, l’Éternel [Jéhovah] parle, lui qui m’a formé dès ma naissance pour être son serviteur, pour ramener à lui Jacob, et Israël encore dispersé ; car je suis honoré aux yeux de l’Éternel [Jéhovah], et mon Dieu est ma force. Il dit : C’est peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et pour ramener les restes d’Israël. ” — És. 49:5, 6.
20. Comment le grand Serviteur releva-t-il les tribus de Jacob et restaura-t-il les restes d’Israël ?
20 Le jour de sa résurrection, Jésus commença à réconforter ses disciples consternés et découragés. Le jour de la Pentecôte, il répandit sur eux l’esprit de Dieu et se mit à les édifier en une organisation spirituelle. Il fit prospérer et fleurir comme la rose leur état spirituel. Ils avaient été autrefois captifs de la religion apostate juive, préfigurée par la Babylone religieuse. Mais voici qu’on les libérait et les restaurait pour l’adoration et le service dans l’organisation théocratique de Jéhovah. Le grand Serviteur de Jéhovah avait dit : “ Sortez ! ” au reste des croyants juifs, captifs de la Babylone mystique. Ils étaient assis dans les ténèbres religieuses, et il leur avait dit : “ Paraissez ! ”, venez à la lumière. C’était un reste des descendants naturels du fidèle patriarche Jacob. Il était donc composé des membres de toutes les tribus d’Israël, le surnom de Jacob. Jésus-Christ glorifié dans les cieux en sa qualité de serviteur de Jéhovah servit d’une manière littérale “ pour relever les tribus de Jacob et pour ramener [restaurer, AS] les restes d’Israël ”.
21, 22. Comment depuis 1918 ce serviteur a-t-il agi pareillement à l’égard d’un autre reste ?
21 Depuis 1918 un fidèle reste d’Israélites spirituels a fait son apparition, car, comme le dit l’apôtre Paul qui était Juif : “ Le Juif, ce n’est pas celui qui en a les dehors ; et la circoncision, ce n’est pas celle qui est visible dans la chair. Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement ; et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre. ” — Rom. 2:28, 29.
22 Tout comme le fidèle reste juif, il y a dix-neuf siècles, les membres du reste moderne des Israélites spirituels avaient été faits prisonniers par la Babylone mystique au cours de la Première Guerre mondiale. Ils étaient assis dans les ténèbres provoquées par l’obscurité spirituelle, la crainte et l’incertitude quant aux desseins de Dieu et sa volonté à leur égard. Jéhovah seul, par l’intermédiaire de son grand Serviteur, le Roi Jésus-Christ, pouvait les secourir, comme son serviteur de jadis, le roi Cyrus de Perse, avait secouru les Israélites captifs à Babylone. Jéhovah avait formé son grand Serviteur pour cette œuvre même de libération. Il l’avait donné comme une alliance ou promesse de délivrance pour son peuple, et en notre temps, depuis 1919, il l’emploie pour ce travail. En cette année-là, il commença à mener le reste des Israélites spirituels vers la liberté.
23. De quelle manière s’avéraient les paroles suivantes de Jéhovah à Jésus : “ Tu es mon serviteur, Israël, en qui je me glorifierai ” ?
23 En vérité, Jéhovah avait dit à Jésus-Christ : “ Tu es mon serviteur, Israël en qui je me glorifierai. ” (És. 49:3). Dans le passé, Jéhovah avait choisi Jacob au lieu de son frère jumeau plus âgé Ésaü pour qu’il héritât de la promesse abrahamique que voici : “ Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité ” ; en outre il avait changé le nom de Jacob en Israël, qui signifie “ gouvernant avec Dieu ”. Et voici que le grand Serviteur de Jéhovah bénissait les membres du reste de l’Israël spirituel en les délivrant du pouvoir de Babylone pour qu’ils soient des témoins de Jéhovah par toute la terre. Par cet acte de son Serviteur, Jéhovah fut glorifié et l’honneur de son nom défendu. La liberté accordée aux membres du reste servit partout à sa gloire, parce qu’en raison de leur fidélité ils étaient devenus une partie de la classe de serviteurs.
24. Comment Jéhovah répondit-il à la plainte de Sion parce qu’elle était abandonnée, oubliée ?
24 Par la restauration de ses enfants spirituels, qui eut lieu après les dévastations subies pendant la Première Guerre mondiale, Sion, la femme de Dieu, n’eut plus de raison de parler comme la prophétie d’Ésaïe l’avait annoncé. Voici ce qu’elle avait prédit : “ Sion disait : L’Éternel [Jéhovah] m’abandonne, le Seigneur m’oublie ! ” À quoi Jéhovah réplique : “ Est-ce qu’une mère peut oublier son enfant, de sorte qu’elle n’ait pas pitié du fils de son sein ? Mais quand même elle l’oublierait, pour moi, je ne t’oublierai point. Voici que je t’ai gravée dans mes mains ; tes murs sont devant mes yeux sans cesse. Ils sont venus, tes constructeursa ; ceux qui te détruisaient et te dissipaient, sortiront de ton enceinte. Lève tes yeux tout autour et vois ; tous ceux-ci sont rassemblés, et ils sont venus à toi. ” (És. 49:14 ; 49:15-18, Glaire). À partir de 1919, le reste des fils spirituels de Sion, l’organisation de Dieu, s’armèrent de courage et se hâtèrent de reconstruire l’organisation visible dévastée, de restaurer la libre et courageuse adoration de Jéhovah et de renouveler la proclamation de son royaume administré par Jésus-Christ. Ils revinrent ainsi joyeusement à Sion, et Jéhovah lui prouva qu’il ne l’avait pas oubliée au point de l’abandonner dans un état de désolation. Ses mains, qui sont son pouvoir, dans lesquelles était gravé le nom bien-aimé de son organisation, devinrent actives pour la reconstruire et élever ses murailles protectrices. Son grand Serviteur Jésus-Christ dit : “ Sortez ! ” aux enfants spirituels de Sion détenus dans le système de prisons de Babylone ; il les ramena ensuite à Sion. Les ténèbres que sont la désapprobation divine se sont enfuies, et maintenant ils se réjouissent à la lumière de sa faveur et de son approbation.
[Note]
a Le Manuscrit de la mer Morte d’Ésaïe (DSIa), en hébreu, du second siècle avant Jésus-Christ, dit “ constructeurs ” au lieu de “ fils ”; et c’est ce que contiennent aussi le manuscrit hébreu de Petropolitanus datant de 916, le Targum en chaldéen et la Version Vulgate latine. En outre la Version des Septante en grec fait allusion ici à constructeurs.