Chapitre 28
La lutte contre deux bêtes féroces
Vision 8 — Révélation 13:1-18
Sujet : La bête sauvage à sept têtes, la bête sauvage à deux cornes et l’image de la bête sauvage.
Époque de la réalisation : De l’époque de Nimrod à la grande tribulation.
1, 2. a) Que dit Jean à propos du dragon ? b) Comment Jean décrit-il, en termes figurés, une organisation visible utilisée par le dragon ?
LE GRAND dragon a été jeté sur la terre, et, comme notre étude de la Révélation nous l’a clairement fait comprendre, jamais ni lui, le Serpent, ni ses démons ne seront autorisés à retourner au ciel. Mais nous ne sommes pas encore débarrassés de ce serpent, “ celui qu’on appelle Diable et Satan, qui égare la terre habitée tout entière ”. C’est pourquoi la suite du récit explique de façon plus détaillée par quel moyen il lutte contre ‘ la femme et sa semence ’. (Révélation 12:9, 17.) Jean dit à propos du dragon, ou serpent : “ Et il s’est arrêté sur le sable de la mer. ” (Révélation 13:1a). Examinons donc le moyen d’action du dragon.
2 Les saints cieux sont débarrassés de la présence de Satan et de ses démons. Ces esprits méchants en ont été expulsés et sont confinés au voisinage de la terre. C’est à n’en pas douter la raison pour laquelle les pratiques spirites sont de plus en plus fréquentes à notre époque. Le Serpent rusé dirige toujours une organisation spirituelle corrompue ; mais se sert-il aussi d’une organisation visible pour égarer les humains ? Voici la réponse de Jean : “ Et j’ai vu une bête sauvage qui montait de la mer, avec dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, mais sur ses têtes des noms blasphématoires. Or la bête sauvage que j’ai vue était semblable à un léopard, mais ses pieds étaient comme ceux d’un ours, et sa gueule était comme la gueule d’un lion. Et le dragon a donné à la bête sa puissance et son trône et un grand pouvoir. ” — Révélation 13:1b, 2.
3. a) Quelles bêtes féroces le prophète Daniel a-t-il vues en vision ? b) Que représentaient les bêtes énormes décrites en Daniel chapitre 7 ?
3 Qu’est-ce que cette bête monstrueuse ? La Bible elle-même l’identifie. Avant la chute de Babylone en 539 avant notre ère, le prophète juif Daniel eut lui aussi des visions dans lesquelles figuraient des bêtes féroces. Dans sa prophétie, consignée au Dn chapitre 7, versets 2 à 8, de son livre, il décrit quatre bêtes qui sortent de la mer ; la première ressemble à un lion, la deuxième à un ours, la troisième à un léopard, et “ voyez : une quatrième bête, effrayante, terrible et extraordinairement forte [...], et elle avait dix cornes ”. Ces bêtes présentent des similitudes remarquables avec la bête sauvage que Jean a vue vers l’an 96 de notre ère. En effet, cette dernière a elle aussi les traits d’un lion, d’un ours et d’un léopard, et elle porte dix cornes. Or, à quoi correspondent les bêtes énormes observées par Daniel ? Il nous l’apprend lui-même en ces termes : “ Ces bêtes énormes [...] sont quatre [...] rois qui se lèveront de la terre. ” (Daniel 7:17). Effectivement, ces bêtes représentent des “ rois ” ou des puissances politiques terrestres.
4. a) Que représentent le bélier et le bouc dont il est question en Daniel chapitre 8 ? b) Que préfigurait le fait que la grande corne du bouc a été brisée et remplacée par quatre cornes ?
4 Dans une autre vision, Daniel voit un bélier à deux cornes qui est abattu par un bouc portant une grande corne. L’ange Gabriel lui explique le symbolisme de ces bêtes en ces termes : “ Le bélier [...] représente les rois de Médie et de Perse. Et le bouc velu représente le roi de Grèce. ” Gabriel prophétise ensuite que la grande corne du bouc va être brisée et que quatre cornes lui succéderont. C’est bien ce qui se produit plus de 200 ans après, lorsqu’Alexandre le Grand meurt et que son royaume est divisé en quatre royaumes dominés par quatre de ses généraux. — Daniel 8:3-8, 20-25a.
5. a) Quelles sont les connotations du mot grec traduit par bête ? b) Que représentent la bête sauvage, dont parle Révélation 13:1, 2, ainsi que ses sept têtes ?
5 Il est donc clair que l’Auteur de la Bible, ouvrage divinement inspiré, considère les puissances politiques terrestres comme des bêtes. Quel genre de bêtes ? Un commentateur qualifie de “ brute ” la bête sauvage dont il est question en Révélation 13:1, 2, puis il ajoute : “ Nous discernons toutes les connotations de θηρίον [thêrion, le mot grec pour “ bête ”], comme celles d’un monstre cruel, destructeur, effrayant, féroce, etc.b ” Que ce terme désigne bien le système politique taché de sang au moyen duquel Satan domine l’humanité ! Les sept têtes de cette bête sauvage représentent six grandes puissances mondiales qui se sont succédé dans l’histoire biblique jusqu’aux jours de Jean (l’Égypte, l’Assyrie, Babylone, l’Empire médo-perse, la Grèce et Rome), ainsi qu’une septième puissance mondiale qui, selon la prophétie, devait apparaître ultérieurement. — Voir Révélation 17:9, 10.
6. a) Qu’ont fait de façon particulière les sept têtes de la bête sauvage ? b) Comment Jéhovah a-t-il utilisé Rome pour exécuter Son jugement sur le système de choses juif, et qu’est-il advenu des chrétiens de Jérusalem ?
6 Certes, il y eut d’autres puissances mondiales que ces sept-là au cours de l’Histoire, tout comme la bête sauvage vue par Jean avait un corps en plus de ses sept têtes et de ses dix cornes. Toutefois, les sept têtes représentent les sept puissances principales qui, tour à tour, ont particulièrement opprimé le peuple de Dieu. En l’an 33, Rome étant la puissance dominante, Satan utilisa cette tête de la bête sauvage pour tuer le Fils de Dieu. À la même époque, Dieu abandonna le système de choses juif infidèle et, par la suite, en l’an 70, il permit à Rome d’exécuter Son jugement sur cette nation. Heureusement, le véritable Israël de Dieu, la congrégation des chrétiens oints, en avait été prévenu ; les chrétiens qui résidaient à Jérusalem et en Judée avaient donc fui en lieu sûr de l’autre côté du Jourdain. — Matthieu 24:15, 16 ; Galates 6:16.
7. a) Que devait-il se produire quand arrivèrent l’achèvement du système de choses et le jour du Seigneur ? b) Que représente la septième tête de la bête sauvage dont parle Révélation 13:1, 2 ?
7 Cependant, vers la fin du Ier siècle de notre ère, de nombreux membres de cette congrégation primitive avaient abandonné la vérité ; le véritable blé chrétien, “ les fils du royaume ”, avait été dans une large mesure étouffé par la mauvaise herbe, “ les fils du méchant ”. Mais quand arriva l’achèvement du système de choses, les chrétiens oints sont réapparus en tant que groupe organisé. Durant le jour du Seigneur, les justes devaient ‘ resplendir comme le soleil ’. La congrégation chrétienne a donc été organisée en vue de l’œuvre qu’elle allait devoir accomplir (Matthieu 13:24-30, 36-43). À l’époque, l’Empire romain n’existait plus. C’étaient l’immense Empire britannique et les puissants États-Unis d’Amérique qui occupaient le devant de la scène mondiale. Cette double puissance mondiale s’est révélée être la septième tête de la bête sauvage.
8. Pourquoi ne doit-on pas trouver choquant que la double Puissance anglo-américaine soit assimilée à une bête ?
8 N’est-il pas choquant d’assimiler les puissances politiques dominantes à une bête sauvage ? Durant la Seconde Guerre mondiale, c’est ce qu’ont affirmé certains adversaires des Témoins de Jéhovah alors que ceux-ci voyaient leurs droits, tant collectifs qu’individuels, contestés devant les tribunaux, et ce dans le monde entier. Pourtant, les nations elles-mêmes ne font-elles pas de bêtes, d’animaux sauvages, leurs emblèmes nationaux ? Il y a par exemple le lion britannique, l’aigle américain et le dragon chinois. Pourquoi donc trouver à redire à ce que l’Auteur de la Sainte Bible se serve lui aussi de bêtes comme de symboles des puissances mondiales ?
9. a) Pourquoi ne doit-on pas être choqué d’apprendre que, selon la Bible, c’est Satan qui donne à la bête sauvage son grand pouvoir ? b) Comment Satan est-il décrit dans la Bible, et quelle influence exerce-t-il sur les gouvernements ?
9 En outre, pourquoi être choqué d’apprendre que, d’après la Bible, c’est Satan qui donne à la bête sauvage son grand pouvoir ? C’est Dieu lui-même qui l’affirme ; or, à ses yeux, ‘ les nations sont comme une goutte d’un seau et comme une couche de poussière ’. Les peuples feraient donc mieux de rechercher son approbation plutôt que de s’offusquer de la façon dont sa Parole prophétique les décrit (Isaïe 40:15, 17 ; Psaume 2:10-12). Non, Satan n’est pas un personnage mythique ayant pour rôle de tourmenter l’âme des défunts dans le feu de l’enfer ; d’ailleurs, un tel lieu n’existe pas. Les Écritures présentent plutôt Satan comme un “ ange de lumière ”, un maître trompeur qui exerce une influence puissante sur l’ensemble des affaires politiques. — 2 Corinthiens 11:3, 14, 15 ; Éphésiens 6:11-18.
10. a) En quel sens y avait-il un diadème sur chacune des dix cornes ? b) Que symbolisent les dix cornes et les dix diadèmes ?
10 La bête sauvage a dix cornes sur ses sept têtes. Il se peut que quatre de ses têtes portent une corne chacune et que les trois autres en portent deux. D’autre part, sur ces cornes il y a dix diadèmes. Le nombre des cornes des bêtes effrayantes décrites dans le livre de Daniel est à prendre au sens littéral. Ainsi, les deux cornes d’un bélier représentaient un empire mondial résultant de l’alliance de deux nations, la Médie et la Perse. Quant aux quatre cornes d’un bouc, elles figuraient les quatre empires coexistants qui se sont formés à partir de l’Empire grec d’Alexandre le Grand (Daniel 8:3, 8, 20-22). Par contre, il semble que le nombre des cornes que Jean voit sur la bête, le nombre dix, ait une valeur symbolique. (Voir Daniel 7:24 ; Révélation 17:12.) Ces cornes représentent la totalité des États souverains qui forment l’organisation politique de Satan tout entière. Toutes sont violentes et agressives, mais, comme l’indique l’existence des sept têtes, l’hégémonie mondiale est détenue par une seule puissance à la fois. Pareillement, les dix diadèmes indiquent que tous les États doivent exercer leur souveraineté en même temps que l’État dominant, ou puissance mondiale de l’époque.
11. Qu’indique le fait que la bête sauvage avait “ sur ses têtes des noms blasphématoires ” ?
11 La bête sauvage a “ sur ses têtes des noms blasphématoires ”, en ce sens que par ses prétentions elle manifeste un profond mépris pour Jéhovah Dieu et Jésus Christ. Elle a cherché à arriver à ses fins politiques en prétendant agir au nom de Dieu et du Christ ; elle a frayé avec la fausse religion, allant jusqu’à permettre au clergé de prendre part à ses activités politiques. En Angleterre, par exemple, les évêques siègent à la Chambre des lords. En France et en Italie, des cardinaux catholiques ont joué un rôle politique de premier plan dans le passé et, plus récemment, des prêtres ont accepté des fonctions politiques en Amérique latine. Des gouvernements impriment des slogans religieux, comme “ EN DIEU NOUS NOUS CONFIONS ”, sur les billets de banque qu’ils émettent ; ils frappent sur leurs pièces de monnaie des déclarations affirmant que leurs dirigeants ont l’approbation divine, qu’ils sont établis “ par la grâce de Dieu ”, par exemple. Tout cela est vraiment blasphématoire. En agissant ainsi, ils essaient de faire entrer Dieu dans l’arène politique et nationaliste souillée.
12. a) En quel sens la bête sauvage monte-t-elle de “ la mer ”, et quand a-t-elle commencé à le faire ? b) Qu’indique le fait que le dragon donne à la bête symbolique son grand pouvoir ?
12 La bête sauvage monte de “ la mer ”, symbole approprié des masses agitées d’où les gouvernements humains tirent leur origine (Isaïe 17:12, 13). Cette bête sauvage a commencé à monter de la mer qu’est l’humanité agitée aux jours de Nimrod (vers le XXIe siècle avant notre ère), lors de l’apparition, après le déluge, d’un système de choses opposé à Jéhovah (Genèse 10:8-12 ; 11:1-9). Mais la dernière des sept têtes de cette “ bête ” ne s’est pleinement manifestée que pendant le jour du Seigneur. D’autre part, c’est le dragon qui “ a donné à la bête sa puissance et son trône et un grand pouvoir ”. (Voir Luc 4:6.) La bête est donc le système politique mis en place par Satan parmi les humains. Satan est bel et bien “ le chef de ce monde ”. — Jean 12:31.
La blessure mortelle
13. a) Quel malheur a frappé la bête sauvage au début du jour du Seigneur ? b) En quel sens toute la bête sauvage a-t-elle souffert de la blessure mortelle infligée à l’une de ses têtes ?
13 Vers le début du jour du Seigneur, le malheur a frappé la bête sauvage. Jean dit : “ Et j’ai vu l’une de ses têtes comme frappée à mort, mais sa blessure mortelle s’est guérie, et toute la terre, remplie d’admiration, a suivi la bête sauvage. ” (Révélation 13:3). Selon ce verset, une tête de la bête sauvage a été blessée mortellement, mais le Ré 13 verset 12 semble indiquer que cette blessure a touché également la bête tout entière. Pourquoi cela ? Nous nous rappelons que les têtes de la bête ne détiennent pas toutes la suprématie ensemble, mais qu’elles ont tour à tour agi avec arrogance envers les hommes en général, et le peuple de Dieu en particulier (Révélation 17:10). Ainsi, au début du jour du Seigneur, seule une tête, la septième, agissait en tant que puissance mondiale dominante. La blessure mortelle qui lui a été infligée a alors causé une grande douleur à toute la bête sauvage.
14. Quand la blessure mortelle a-t-elle été infligée à la bête, et en quels termes un officier a-t-il parlé des conséquences que cela a eues sur la bête sauvage ?
14 Quelle a été cette blessure mortelle ? Il en est question plus loin comme d’un coup d’épée ; or, l’épée symbolise la guerre. Ce coup d’épée, assené au début du jour du Seigneur, doit se rapporter à la Première Guerre mondiale, conflit qui a dévasté et épuisé la bête sauvage politique dominée par Satan (Révélation 6:4, 8 ; 13:14). Voici en quels termes l’écrivain Maurice Genevoix, qui était officier durant ce conflit, a parlé des conséquences de cette guerre : “ Tout le monde est d’accord pour reconnaître que, dans toute l’histoire des hommes, peu de dates ont eu l’importance du 2 août 1914. L’Europe d’abord et bientôt, à sa suite, l’humanité à peu près entière se sont vues précipitées dans une aventure terrible. Conventions, pactes sociaux, règles morales, toutes les assises tremblaient ; tout, du jour au lendemain, se trouvait remis en question. L’événement devait dépasser à la fois les pressentiments de l’instinct et les prévisions raisonnables. Démesuré, confus, monstrueux, il nous entraîne encore dans ses remous. ” — Maurice Genevoix, membre de l’Académie française, extrait du livre Promesse de grandeur (angl.), 1968.
15. De quelle façon la septième tête de la bête sauvage a-t-elle reçu une blessure mortelle ?
15 Cette guerre a été désastreuse pour la septième tête dominante de la bête sauvage. La Grande-Bretagne, comme d’autres nations européennes, a perdu un nombre effroyable de ses jeunes hommes. En 1916, au cours d’une seule bataille, celle de la Somme, 420 000 Britanniques, 194 000 Français et 440 000 Allemands ont péri, soit plus d’un million de morts ! La Grande-Bretagne, ainsi que le reste de l’Europe, a également subi un bouleversement économique. L’immense Empire britannique a chancelé sous ce coup, et il ne s’en est jamais tout à fait remis. Sans conteste, cette guerre, à laquelle 28 nations importantes ont pris part, a ébranlé le monde entier comme par une blessure mortelle. Le 4 août 1979, 65 ans exactement après la déclaration de la Première Guerre mondiale, une revue anglaise publiée à Londres (The Economist) a fait cette remarque : “ En 1914, le monde a perdu sa cohésion, et il a été incapable de la retrouver depuis. ”
16. Durant la Première Guerre mondiale, comment les États-Unis ont-ils montré qu’ils faisaient partie d’une double puissance mondiale ?
16 Dans le même temps, la Grande Guerre, comme on l’appelait alors, a permis aux États-Unis d’apparaître nettement comme une partie de la Puissance mondiale anglo-américaine. Pendant les premières années de guerre, sous l’influence de l’opinion publique, les États-Unis sont restés à l’écart du conflit. Mais, comme l’historien Esmé Wingfield-Stratford l’a écrit, “ en cette heure de crise sans pareille, toute la question était de savoir si la Grande-Bretagne et les États-Unis allaient oublier leurs désaccords pour réaliser leur unité écrasante et mettre en place une administration commune ”. L’Histoire montre que c’est ce qu’ils ont fait. En 1917, les États-Unis ont utilisé leurs ressources et leurs troupes pour soutenir l’effort de guerre des Alliés chancelants. C’est ainsi que la septième tête, la Grande-Bretagne et les États-Unis, a pu sortir victorieuse du conflit.
17. Qu’est-il advenu du système terrestre de Satan après la guerre ?
17 Après la guerre, le monde était complètement différent. Toutefois, quoique dévasté par la blessure mortelle qu’il venait de recevoir, le système terrestre de Satan a repris vie et est devenu plus puissant que jamais ; sa capacité de récupération lui a valu l’admiration des humains.
18. En quel sens peut-on dire que l’humanité en général, “ remplie d’admiration, a suivi la bête sauvage ” ?
18 À ce sujet, voici ce qu’on lit sous la plume de l’historien Charles Mee Jr : “ L’effondrement de l’ordre ancien [provoqué par la Première Guerre mondiale] fut le prélude nécessaire à la propagation de l’autodétermination des peuples, à la libération de nations et de classes nouvelles, ainsi qu’à l’apparition d’une liberté et d’une indépendance sans précédent. ” La septième tête de la bête sauvage, maintenant guérie et au sein de laquelle les États-Unis d’Amérique allaient jouer le rôle prépondérant, a exercé une grande influence durant l’après-guerre. La Puissance mondiale anglo-américaine s’est faite l’avocat de la Société des Nations et des Nations unies. Au début de l’année 2005, la puissance politique américaine avait amené les nations les plus nanties à élever leur niveau de vie, à combattre les maladies et à réaliser des progrès technologiques. Elle avait même fait marcher 12 hommes sur la Lune. Rien d’étonnant donc que l’humanité en général, ‘ remplie d’admiration, ait suivi la bête sauvage ’ !
19. a) De quelle façon les humains ont-ils même fait plus qu’admirer la bête sauvage ? b) Qui possède un pouvoir incontesté sur tous les royaumes de la terre, et comment le savons-nous ? c) Comment Satan délègue-t-il son pouvoir à la bête sauvage, et qu’en résulte-t-il pour la majorité des humains ?
19 Comme Jean l’indique ensuite, les humains ont même fait plus que d’admirer la bête sauvage : “ Et ils ont adoré le dragon parce qu’il a donné le pouvoir à la bête sauvage, et ils ont adoré la bête sauvage avec ces paroles : ‘ Qui est semblable à la bête sauvage, et qui peut lutter contre elle ? ’ ” (Révélation 13:4). Pendant que Jésus était sur la terre, Satan a affirmé avoir le pouvoir sur tous les royaumes humains, et Jésus ne l’a pas contredit ; en réalité, il a lui-même parlé de Satan comme du chef du monde et a refusé de participer aux affaires politiques de l’époque. De son côté, Jean écrira plus tard aux véritables chrétiens : “ Nous savons que nous venons de Dieu, mais que le monde entier se trouve au pouvoir du méchant. ” (1 Jean 5:19 ; Luc 4:5-8 ; Jean 6:15 ; 14:30). Effectivement, Satan délègue son pouvoir à la bête sauvage, et ce sur une base nationaliste. Par conséquent, au lieu d’être unis par les liens d’un amour conforme à la volonté de Dieu, les humains sont divisés par l’orgueil tribal, racial et national. Dans leur grande majorité, ils adorent en quelque sorte la partie de la bête sauvage qui exerce le pouvoir dans le pays où ils vivent. C’est ainsi que la bête dans son ensemble reçoit l’admiration et l’adoration des humains.
20. a) En quel sens les humains adorent-ils la bête sauvage ? b) Pourquoi les chrétiens qui adorent Jéhovah Dieu ne prennent-ils pas part au culte de la bête sauvage, et de qui suivent-ils l’exemple ?
20 En quel sens les humains adorent-ils la bête ? En ce sens qu’ils placent l’amour de la patrie avant l’amour de Dieu. La plupart des gens aiment leur terre natale. Les vrais chrétiens, qui sont de bons citoyens, respectent eux aussi les dirigeants et les emblèmes du pays où ils résident, obéissent aux lois et contribuent volontiers au bien-être de leurs semblables (Romains 13:1-7 ; 1 Pierre 2:13-17). Toutefois, ils ne peuvent accorder un attachement aveugle à un pays en particulier, quitte à s’opposer à tous les autres. Il n’est pas chrétien de dire : “ Qu’il ait tort ou raison, c’est mon pays. ” Les chrétiens qui adorent Jéhovah Dieu ne peuvent donc participer au culte patriotique empreint d’orgueil voué à une partie quelconque de la bête sauvage, car cela reviendrait à adorer le dragon, celui qui donne le pouvoir à la bête. Ils ne peuvent demander, remplis d’admiration : “ Qui est semblable à la bête sauvage ? ” Non, ils suivent plutôt l’exemple de Mikaël, dont le nom signifie “ Qui est comme Dieu ? ”, en soutenant la souveraineté universelle de Jéhovah. Au temps fixé par Dieu, ce Mikaël, Jésus Christ, luttera bel et bien contre la bête sauvage et la vaincra, tout comme il a triomphé de Satan en l’expulsant du ciel. — Révélation 12:7-9 ; 19:11, 19-21.
Elle fait la guerre aux saints
21. Selon Jean, qu’est-ce que Satan amène la bête sauvage à faire ?
21 Satan, cet esprit rusé, avait prévu de manœuvrer la bête sauvage pour parvenir à ses fins. C’est ce que Jean explique maintenant : “ Et on lui a donné [à la bête à sept têtes] une gueule qui proférait de grandes choses et des blasphèmes, et on lui a donné pouvoir d’agir pendant quarante-deux mois. Et elle a ouvert sa gueule en blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom et sa résidence, oui ceux qui résident dans le ciel. Et on lui a accordé de faire la guerre aux saints et de les vaincre, et on lui a donné pouvoir sur toute tribu, et peuple, et langue, et nation. Et tous ceux qui habitent sur la terre l’adoreront, tous ceux dont le nom ne se trouve pas écrit dans le rouleau de vie de l’Agneau qui a été tué, depuis la fondation du monde. ” — Révélation 13:5-8.
22. a) À quelle période les 42 mois correspondent-ils ? b) Durant les 42 mois, de quelle façon les chrétiens oints ont-ils été ‘ vaincus ’ ?
22 Les 42 mois mentionnés ici semblent correspondre aux trois ans et demi durant lesquels les saints sont harcelés par une corne qui s’élève sur la tête de l’une des bêtes dont parle la prophétie de Daniel (Daniel 7:23-25 ; voir aussi Révélation 11:1-4). Ainsi, de la fin de l’année 1914 jusqu’en 1918, alors que les nations en guerre s’entre-déchiraient littéralement comme des bêtes sauvages, leurs citoyens ont été forcés à adorer la bête sauvage, à rendre un culte à la nation, et même à accepter de mourir pour leur pays. Il en est résulté de grandes souffrances pour de nombreux chrétiens oints ; ceux-ci étaient en effet conscients qu’ils devaient avant tout obéir à Jéhovah Dieu et à son Fils, Jésus Christ (Actes 5:29). Leurs épreuves ont atteint leur point culminant en juin 1918, date à laquelle ils ont été ‘ vaincus ’. Aux États-Unis, quelques-uns des principaux responsables et d’autres représentants de la Société Watch Tower ont été injustement emprisonnés, et la prédication organisée effectuée par leurs frères chrétiens a été grandement entravée. Ayant pouvoir “ sur toute tribu, et peuple, et langue, et nation ”, la bête sauvage a imposé des restrictions à l’œuvre mondiale dirigée par Dieu.
23. a) Qu’est-ce que “ le rouleau de vie de l’Agneau ”, et quelle œuvre se dirige vers son achèvement depuis 1918 ? b) Pourquoi tout semblant de victoire remportée par l’organisation visible de Satan sur les “ saints ” est-elle vaine ?
23 Voilà qui semblait être une victoire pour Satan et son organisation. Mais il ne pouvait pas en résulter des bienfaits à long terme pour eux, car aucun membre de l’organisation visible de Satan n’avait son nom écrit dans “ le rouleau de vie de l’Agneau ”. Dans un sens symbolique, ce rouleau contient les noms de ceux qui sont appelés à régner avec Jésus dans son Royaume céleste. Les premiers noms qui y ont été inscrits l’ont été à la Pentecôte de l’an 33. Par la suite, un nombre sans cesse croissant de noms y a été ajouté. Depuis 1918, l’œuvre consistant à sceller le reste des 144 000 héritiers du Royaume est entrée dans sa phase finale. Bientôt, tous auront leur nom écrit de façon indélébile dans le rouleau de vie de l’Agneau. Quant à leurs adversaires, qui adorent la bête sauvage, aucun d’eux n’aura son nom écrit dans ce rouleau. Toute victoire qu’ils peuvent sembler remporter sur les “ saints ” est donc tout simplement vaine et temporaire.
24. À l’invitation de Jean, quelles paroles ceux qui ont du discernement entendent-ils, et que signifient-elles pour les serviteurs de Dieu ?
24 Jean invite maintenant ceux qui ont du discernement à écouter très attentivement : “ Si quelqu’un a une oreille, qu’il entende. ” Puis il poursuit : “ Si quelqu’un est destiné à la captivité, il va en captivité. Si quelqu’un tue avec l’épée, il faut qu’il soit tué avec l’épée. C’est ici qu’il faut l’endurance et la foi des saints. ” (Révélation 13:9, 10). Jérémie s’adressa d’une manière similaire à ses contemporains dans les années précédant 607 avant notre ère, pour leur montrer que les jugements de Jéhovah s’accompliraient infailliblement sur la ville infidèle de Jérusalem (Jérémie 15:2 ; voir aussi Jérémie 43:11 ; Zekaria 11:9). De son côté, alors qu’il était sur le point de subir une terrible épreuve, Jésus a clairement indiqué que ses disciples ne devaient pas transiger avec leur conscience. Il déclara : “ Tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. ” (Matthieu 26:52). Pareillement, à notre époque, durant le jour du Seigneur, les serviteurs de Dieu doivent rester fermement attachés aux principes bibliques. Il n’y aura pas de salut pour les personnes non repentantes qui adorent la bête sauvage. Il faudra une foi inébranlable, de l’endurance, pour survivre aux persécutions et aux épreuves à venir. — Hébreux 10:36-39 ; 11:6.
La bête sauvage à deux cornes
25. a) Quelle description Jean fait-il d’une autre bête sauvage symbolique qui entre sur la scène du monde ? b) Qu’indique le fait que cette nouvelle bête a deux cornes et qu’elle monte de la terre ?
25 Mais une autre bête sauvage apparaît maintenant sur la scène mondiale. Jean relate : “ Et j’ai vu une autre bête sauvage qui montait de la terre, et elle avait deux cornes semblables à celles d’un agneau, mais elle s’est mise à parler comme un dragon. Et elle exerce tout le pouvoir de la première bête sauvage sous ses yeux. Et elle fait que la terre et ceux qui y habitent adorent la première bête sauvage, dont la blessure mortelle s’est guérie. Et elle accomplit de grands signes, pour qu’elle fasse même descendre du feu du ciel sur la terre, sous les yeux des humains. ” (Révélation 13:11-13). Cette bête sauvage a deux cornes, ce qui indique qu’elle représente deux puissances politiques alliées. Il est également précisé qu’elle monte de la terre, et non de la mer ; elle provient donc du système de choses satanique terrestre d’ores et déjà bien assis. Il doit s’agir d’une puissance mondiale bien en place qui joue un rôle important durant le jour du Seigneur.
26. a) Qu’est-ce que la bête sauvage à deux cornes, et quel lien a-t-elle avec la première bête sauvage ? b) En quel sens les cornes de cette bête ressemblent-elles à celles d’un agneau, et de quelle façon cette bête sauvage est-elle “ comme un dragon ” lorsqu’elle parle ? c) À quoi les individus nationalistes vouent-ils un culte en réalité, et à quoi peut-on assimiler le nationalisme ? (Voir la note.)
26 Quelle est cette puissance ? La Puissance mondiale anglo-américaine, qui est également représentée par la septième tête de la première bête sauvage, mais dans un rôle particulier. Le fait qu’elle soit représentée séparément dans la vision sous les traits d’une autre bête sauvage nous aide à mieux discerner qu’elle agit indépendamment sur la scène mondiale. Cette bête sauvage symbolique à deux cornes est constituée de deux puissances politiques coexistantes et indépendantes, mais qui coopèrent. Le fait qu’elle ait deux cornes “ semblables à celles d’un agneau ” semble indiquer qu’elle cherche à paraître douce et inoffensive, dotée d’une forme de gouvernement éclairé vers lequel elle invite tous les humains à se tourner. Mais elle parle “ comme un dragon ”, c’est-à-dire qu’elle use de menaces et devient même violente dès que sa conception du pouvoir n’est pas acceptée. Elle n’encourage pas la soumission au Royaume dirigé par l’Agneau de Dieu, mais elle défend plutôt les intérêts de Satan, le grand dragon. Elle encourage aussi les divisions et les haines nationalistes, lesquelles favorisent l’adoration de la première bête sauvagec.
27. a) En faisant descendre du feu du ciel, que cherche à faire la bête sauvage à deux cornes ? b) Comment de nombreuses personnes considèrent-elles la contrepartie moderne de la bête sauvage à deux cornes ?
27 Cette bête sauvage à deux cornes accomplit de grands signes ; elle fait même descendre du feu du ciel. (Voir Matthieu 7:21-23.) Ce signe nous rappelle Éliya, prophète de Dieu qui eut une contestation avec les prophètes de Baal. Lorsqu’il fit descendre du feu du ciel au nom de Jéhovah, cela prouva d’une façon incontestable qu’il était un vrai prophète et que les prophètes de Baal étaient faux (1 Rois 18:21-40). Comme ces prophètes de Baal, la bête sauvage à deux cornes pense avoir attesté de la même manière sa qualité de prophète. (Révélation 13:14, 15 ; 19:20.) Elle prétend avoir vaincu les forces du mal au cours des deux guerres mondiales et l’a emporté sur le communisme dit athée. Beaucoup voient vraiment dans la contrepartie moderne de la bête sauvage à deux cornes une gardienne de la liberté et une source de bienfaits matériels.
L’image de la bête sauvage
28. En quels termes Jean montre-t-il que la bête sauvage n’est pas aussi innocente que pourrait le laisser croire le fait qu’elle a deux cornes semblables à celles d’un agneau ?
28 Cette bête sauvage est-elle aussi innocente que pourrait le laisser croire le fait qu’elle a deux cornes semblables à celles d’un agneau ? Jean poursuit : “ Et elle égare ceux qui habitent sur la terre, à cause des signes qu’on lui a accordé d’accomplir sous les yeux de la bête sauvage, tandis qu’elle dit à ceux qui habitent sur la terre de faire une image pour la bête sauvage qui a reçu le coup d’épée et a pourtant repris vie. Et on lui a accordé de donner souffle à l’image de la bête sauvage, afin que l’image de la bête sauvage parle et fasse aussi que soient tués tous ceux qui n’adoreraient en aucune manière l’image de la bête sauvage. ” — Révélation 13:14, 15.
29. a) Quel but l’image de la bête sauvage poursuit-elle, et quand cette image a-t-elle été formée ? b) Pourquoi cette image de la bête sauvage n’est-elle pas une statue inanimée ?
29 À quoi correspond cette “ image de la bête sauvage ”, et quel est son dessein ? Son but est de promouvoir le culte de la bête sauvage à sept têtes dont elle est une image, afin d’en perpétuer l’existence. Cette image a été formée après que la bête sauvage à sept têtes s’est remise du coup d’épée qu’elle a reçu, c’est-à-dire après la fin de la Première Guerre mondiale. Il ne s’agit pas d’une statue inanimée, comme celle que Neboukadnetsar érigea dans la plaine de Doura (Daniel 3:1). En effet, la bête sauvage à deux cornes donne le souffle de vie à cette image, si bien que celle-ci peut vivre et jouer un rôle dans l’histoire du monde.
30, 31. a) À quoi l’Histoire identifie-t-elle cette image ? b) Des hommes ont-ils été tués pour avoir refusé d’adorer cette image ? Expliquez.
30 L’Histoire permet d’identifier cette image à l’organisation dont la création a été proposée, encouragée et défendue par la Grande-Bretagne et les États-Unis, organisation qui portait initialement le nom de Société des Nations. Plus loin, en Révélation chapitre 17, cette organisation sera dépeinte différemment, sous les traits d’une bête sauvage de couleur écarlate qui vit, respire et mène une existence indépendante. Cette organisation internationale “ parle ” en ce sens qu’elle affirme prétentieusement être la seule capable d’apporter la paix et la sécurité aux humains. Mais, en réalité, elle est devenue une tribune où les pays qui lui sont affiliés échangent des injures. Elle menace d’ostracisme, ou d’une vie pire que la mort, toute nation, tout peuple, qui ne se soumet pas à son pouvoir. La Société des Nations a littéralement expulsé de son sein des nations qui n’adhéraient pas à ses idéologies. Au début de la grande tribulation, les “ cornes ” militaristes de cette image de la bête sauvage accompliront une œuvre de destruction. — Révélation 7:14 ; 17:8, 16.
31 Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’image de la bête sauvage, qui correspond maintenant à l’Organisation des Nations unies, a déjà bel et bien tué. En 1950, par exemple, des soldats de l’ONU ont pris part à la guerre opposant la Corée du Nord à la Corée du Sud. On estime qu’aux côtés des Sud-Coréens ces forces militaires ont tué 1 420 000 Nord-Coréens et Chinois. Pareillement, de 1960 à 1964, les armées des Nations unies sont intervenues au Congo (Kinshasa). En outre, les dirigeants du monde, y compris les papes Paul VI et Jean-Paul II, n’ont cessé d’affirmer que cette image est l’ultime et le meilleur espoir de paix. Selon eux, si les humains ne se soumettent pas à elle, ils se détruiront eux-mêmes. Ces dirigeants font que soient tués, figurément parlant, tous ceux qui refusent de collaborer avec l’image et de l’adorer. — Deutéronome 5:8, 9.
La marque de la bête sauvage
32. En quels termes Jean explique-t-il que Satan manœuvre la partie politique de son organisation visible afin de faire souffrir le reste de la semence de la femme de Dieu ?
32 Jean voit maintenant Satan manœuvrer les différentes parties politiques de son organisation visible, afin de causer le plus de souffrances possible au reste de la semence de la femme de Dieu (Genèse 3:15). Voici ce qu’il ajoute à propos de “ la bête sauvage ” : “ Et elle oblige tous les gens, les petits et les grands, et les riches et les pauvres, et les hommes libres et les esclaves, pour qu’on donne à ceux-ci une marque sur leur main droite ou sur leur front, et pour que personne ne puisse acheter ou vendre, sauf celui qui a la marque, le nom de la bête sauvage ou le nombre de son nom. C’est ici qu’il faut de la sagesse : Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête sauvage, car c’est un nombre d’homme ; et son nombre c’est six cent soixante-six. ” — Révélation 13:16-18.
33. a) Quel est le nom de la bête sauvage ? b) À quoi le chiffre six est-il associé ? Expliquez.
33 La bête sauvage porte un nom, et ce nom est un nombre : 666. Le chiffre six est associé aux ennemis de Jéhovah. Ainsi, la Bible parle d’un Philistin, un Rephaïm, qui était “ d’une taille extraordinaire ” et dont “ les doigts et les orteils allaient par six ”. (1 Chroniques 20:6.) Le roi Neboukadnetsar fit une image d’or de 6 coudées de largeur et de 60 coudées de hauteur pour unir ses dignitaires dans la pratique d’un même culte. Lorsque les serviteurs de Dieu refusèrent d’adorer cette image d’or, ce roi les fit jeter dans un four de feu (Daniel 3:1-23). Le chiffre six est inférieur au chiffre sept, qui représente l’état de ce qui est complet aux yeux de Dieu. Par conséquent, un triple six symbolise une imperfection flagrante.
34. a) Qu’indique le fait que le nombre de la bête sauvage est “ un nombre d’homme ” ? b) Pourquoi le nombre 666 constitue-t-il un nom approprié pour le système politique mondial dirigé par Satan ?
34 Un nom sert à identifier une personne. À quoi ce nombre identifie-t-il donc la bête ? Jean dit que celle-ci a “ un nombre d’homme ”, et non celui d’une personne spirituelle. Par conséquent, ce nom confirme que la bête sauvage est terrestre, qu’elle symbolise la domination humaine. De même que le chiffre six est inférieur à sept, de même le nombre 666 (6 au troisième degré) est un nom approprié au système politique gigantesque qui est bien loin de satisfaire aux normes divines de perfection. Ainsi, la bête sauvage politique qui exerce la domination suprême sur le monde a pour nom un chiffre : 666 ; les systèmes politique, religieux et commercial font en sorte que cette bête sauvage continue à opprimer les humains et à persécuter le peuple de Dieu.
35. Que signifie avoir reçu la marque, le nom de la bête sauvage, sur le front ou sur la main droite ?
35 Que signifie être marqué sur le front ou sur la main droite du nom de la bête sauvage ? Lorsque Jéhovah donna la Loi aux Israélites, il leur dit : “ Mes paroles que voici, vous devez les mettre sur votre cœur et sur votre âme et les lier comme un signe sur votre main, et elles devront servir de fronteau entre vos yeux. ” (Deutéronome 11:18). Ces paroles signifiaient que les Israélites devaient constamment garder cette Loi présente à l’esprit, afin qu’elle influence toutes leurs actions et leurs pensées. Il est dit des 144 000 chrétiens oints qu’ils ont le nom du Père et celui de Jésus écrits sur leurs fronts, ce qui indique qu’ils appartiennent à Jéhovah Dieu et à Jésus Christ (Révélation 14:1). Satan se sert d’une manière similaire de la marque démoniaque de la bête sauvage. Tandis qu’ils vaquent à leurs activités quotidiennes, comme celle d’acheter ou de vendre, tous les humains sont poussés à imiter la bête sauvage, par exemple en célébrant les fêtes. On s’attend à ce qu’ils adorent celle-ci, à ce qu’ils la laissent dominer leur vie, afin de recevoir sa marque.
36. Quelles difficultés ceux qui refusent de recevoir la marque de la bête sauvage ont-ils rencontrées ?
36 Ceux qui refusent de recevoir la marque de la bête sauvage n’ont cessé de rencontrer des difficultés. À partir de 1930, par exemple, ils ont dû livrer de nombreuses batailles juridiques et endurer les attaques de foules violentes et d’autres persécutions. Dans les pays totalitaires, ils ont été jetés dans des camps de concentration, où beaucoup sont morts. Depuis la Seconde Guerre mondiale, de très nombreux jeunes hommes ont purgé de longues peines de prison ; certains ont même été torturés et tués parce qu’ils refusaient de se départir de leur neutralité chrétienne. Dans d’autres pays, les chrétiens ne peuvent littéralement ni acheter ni vendre ; certains n’ont pas accès à la propriété, d’autres sont violés, assassinés ou chassés de leur pays natal. Pour quelle raison ? Parce que, par motif de conscience, ils refusent d’acheter la carte d’un parti politiqued. — Jean 17:16.
37, 38. a) Pourquoi est-il si difficile de vivre dans le monde quand on refuse de recevoir la marque de la bête sauvage ? b) Quelles personnes restent intègres, et que sont-elles déterminées à faire ?
37 Dans certaines régions du globe, la religion est tellement enracinée dans la vie des gens que quiconque prend position pour la vérité biblique est rejeté par sa famille et ses anciens amis. Il faut une grande foi pour endurer cette épreuve (Matthieu 10:36-38 ; 17:22). Dans un monde où la majorité des hommes vouent un culte aux richesses et où la malhonnêteté est monnaie courante, le vrai chrétien doit souvent se confier entièrement en Jéhovah pour qu’Il l’aide à rester sur la voie de la droiture (Psaume 11:7 ; Hébreux 13:18). Dans un monde submergé par l’immoralité, il faut une grande détermination pour demeurer pur. Les chrétiens qui tombent malades sont souvent incités par des membres du corps médical à enfreindre la loi de Dieu relative au caractère sacré du sang ; il leur faut même s’opposer à des décisions judiciaires qui vont à l’encontre de leur foi (Actes 15:28, 29 ; 1 Pierre 4:3, 4). À notre époque où le chômage est un problème grandissant, il devient de plus en plus difficile à un vrai chrétien de refuser d’accomplir un travail qui lui ferait perdre son intégrité devant Dieu. — Mika 4:3, 5.
38 Oui, il est difficile de vivre dans le monde quand on n’a pas reçu la marque de la bête sauvage. Démontrant de façon remarquable que Jéhovah leur accorde sa puissance et ses bénédictions, les membres du reste de la semence de la femme et les plus de six millions de personnes qui constituent la grande foule restent intègres malgré toutes les pressions exercées sur eux pour les inciter à enfreindre les lois de Dieu (Révélation 7:9). Tous unis, dans le monde entier, puissions-nous continuer à magnifier Jéhovah et ses justes voies, tout en refusant de recevoir la marque de la bête sauvage ! — Psaume 34:1-3.
[Notes]
a Pour de plus amples détails, se reporter aux pages 165 à 179 du livre Prêtons attention à la prophétie de Daniel !, publié par les Témoins de Jéhovah.
b L’interprétation de la Révélation de saint Jean (angl.), de R. Lenski, pages 390 et 391.
c Des commentateurs font remarquer que le nationalisme est, en fait, une religion. Ainsi, les individus nationalistes vouent en réalité un culte à la partie de la bête sauvage représentée par le pays dans lequel ils vivent. Voici d’ailleurs ce qu’on peut lire à propos du nationalisme aux États-Unis : “ Le nationalisme, qui peut être considéré comme une religion, a de nombreux traits communs avec les autres grands systèmes religieux du passé [...]. De nos jours, celui qui fait du nationalisme une religion a conscience de son état de dépendance vis-à-vis de son dieu national. Il ressent le besoin de Son aide puissante. Il reconnaît en Lui la source de son épanouissement et de son bonheur. Il se soumet à Lui, au sens strictement religieux [...]. Il conçoit la nation comme une entité éternelle, et, à ses yeux, la mort des fils fidèles de la patrie ne fait qu’ajouter au renom et à la gloire immortelle de celle-ci. ” — Carlton Hayes, cité à la page 359 du livre Croyances et mode d’adoration des Américains (angl.), de Paul Williams.
d À ce sujet, voir par exemple les éditions suivantes de La Tour de Garde : 15 mai 1972, page 315 ; 15 septembre 1974, page 565 ; 1er septembre 1975, page 533 ; 1er mai 1979, page 23 ; 15 septembre 1979, page 20 ; 15 août 1980, page 10.
[Illustration, page 195]
On lui a accordé de donner souffle à l’image de la bête sauvage.